15 – Le plateau du Mantois

publié le 5 septembre 2013 (modifié le 24 mai 2016)

Résumé

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Le plateau du Mantois, tel qu’il se découvre depuis la ride de Thoiry (vers Goupillières)

Le plateau du Mantois, principalement voué aux grandes cultures sur des reliefs adoucis, présente un caractère rural qui préfigure les vastes étendues ouvertes à l’ouest des régions voisines, Haute-Normandie (plateau de Madrie) et Centre (plateau de Beauce). Plusieurs éléments assurent des variations paysagères, qui déterminent une douzaine d’unités de paysage locales :
des sols de natures diverses, donnant des paysages agricoles plus ou moins « ouverts » : plateau d’Arnouville-Andelu très ouvert à l’est de la Vaucouleurs, plateau de Longnes plus boisé à l’ouest ;
des reliefs en creux : vallée de la Vaucouleurs, petite plaine de la Flexanville, et surprenants vallons affluents de la Seine, écologiquement et paysagèrement riches, mais fragiles ;
des reliefs légèrement saillants : ride de Thoiry, prolongée par la ride du Tertre Saint-Denis, et ride de Richebourg, qui composent des horizons doux élégants, et qui ouvrent des vues dominantes sur les étendues du plateau ;
des bois et des forêts, dont la grande forêt régionale de Rosny et la forêt domaniale de Beynes, héritées d’anciens domaines de chasse et de villégiature.

Les réseaux électriques aériens issus de la centrale de Porcheville toute proche marquent le paysage. Le plateau est émaillé de villages restés modestes et ruraux d’aspect, avec une belle sobriété urbaine et architecturale, enrichie par la forte présence de la pierre meulière et calcaire. La proximité de l’agglomération Parisienne et de la vallée de la Seine attirent néanmoins les « rurbains » ; les petites extensions sous forme de maisons individuelles marquent le paysage de chacun des villages.

Situation

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Schéma d’organisation

Le plateau du Mantois constitue une vaste unité de paysage d’aspect rural dans les Yvelines, en transition avec ceux de l’Eure et de l’Eure-et-Loir dans les régions voisines. Il s’étend sur une quinzaine de kilomètres du nord au sud, entre la vallée de la Seine et l’extrémité nord-ouest du plateau d’Yveline (forêt des Quatre Piliers, que prolonge la ride de Richebourg). D’est en ouest, il court sur une trentaine de kilomètres :
à l’est, il s’arrête à la vallée de la Mauldre ; ses étendues ouvertes courent au-delà, mais, en termes de paysage, la présence du plateau des Alluets-Marly confère à la plaine de Versailles, qui lui succède, un caractère particulier, renforcé d’ailleurs par une histoire distincte ;
à l’ouest, il se prolonge en Normandie par le plateau de Madrie, dont un morceau pénètre dans le département jusqu’à la forêt de Rosny, parfois appelé plateau de Chevrie.

Le plateau est épargné par les grandes infrastructures routières (l’A13 passe aux marges nord avec l’ancienne route de Caen -RN 13-, la RN 12 passe plus au sud) et seule la RD 11 passe au cœur, autour de la ride de Thoiry, chargée de véhicules matin et soir pour relier directement le plateau du Mantois à Saint-Quentin-en-Yvelines, à Versailles et plus globalement à l’agglomération parisienne. Les routes « historiques » relient le plateau plutôt à Mantes en nord-sud, avec la RD 928 Mantes-Dreux par Longnes et la RD 983 Mantes-Houdan par la Vaucouleurs.Seule une ligne ferroviaire la ligne Mantes-Pacy-sur-Eure passe par Bréval et Bléry. Aussi reste-t-il rural d’aspect, émaillé de villages. La pression de l’urbanisation ne s’y lit que modestement, par des extensions sous forme d’habitat individuel. Ce sont surtout les lignes électriques à haute tension qui trahissent la présence toute proche de la vallée de la Seine industrielle, tirées de la centrale thermique de Porcheville.

Unités de paysage locales :
Le plateau de Madrie (Chevrie)
Le plateau de Longnes
Le plateau d’Arnouville-Andelu
La forêt de Rosny
La ride de Thoiry (à l’Est de la Vaucouleurs)
La plaine de la Flexanville
Les marges boisées de la ride de Richebourg
Le vallon de Senneville (Guerville, Boinville-en-Mantois, Goussonville, Jumeauville)
Les vallons de Mauvoisin (Jouy-Mauvoisin, Fontenay-Mauvoisin, Soindres, Buchelay)
Les vallons d’Apremont (Perdreauville, Boissy-Mauvoisin, Ménerville, Rosny)
La vallée des Prés (Rosny, Bonnières, Lommoy, Saint-Illiers-la-Ville)
Le vallon du ru des Saulots (La Villeneuve-en-Chevrie/Jeufosse)

Caractéristiques paysagères, repérage d’enjeux

Un plateau ouvert et ondulé, unifié par les grandes cultures

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Le plateau du Mantois, ouvert, agricole, bénéficiant d’horizons boisés et doucement ondulé. Ici avec la naissance de l’inflexion de la Vallée aux Peines.

Le plateau du Mantois se présente comme un vaste paysage ouvert, grâce aux grandes cultures de céréales et d’oléo-protéagineux, aujourd’hui largement dominantes. Creusé en son cœur par la vallée de la Vaucouleurs, qui y dessine de loin une césure d’aspect boisé, il est animé de douces ondulations, en creux ou en bosses, à la faveur des petits affluents d’une part (de l’Eure, de la Vaucouleurs et plus vivement de la Seine), et des rides de sables de Fontainebleau qui suivent la direction nord-ouest/sud-est dite armoricaine : ride de Thoiry à l’est de la Vaucouleurs, ride du Tertre Saint-Denis à l’ouest de la Vaucouleurs, et ride de Richebourg aux marges sud de l’unité.

Des éléments ponctuels qui enrichissent le paysage

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Une succession de bosquets qui enrichit le paysage agricole du plateau du Mantois, ici à Boissy-Mauvoisin

Cet espace de cultures, qui prend des aspects très variés au fil des saisons, est enrichi d’éléments ponctuels : les bois et bosquets approfondissent les vues et constituent autant d’îlots de nature, précieux pour la biodiversité et la chasse ; quelques fermes isolées émaillent les étendues, même si on les trouve plus souvent imbriquées dans tissus bâtis des villages et développées autour de leurs cours ; les villages se succèdent à quelques kilomètres de distance, les uns posés sur le plateau, d’autres nichés dans les inflexions, d’autres encore appuyés aux reliefs doucement saillants ou aux forêts ; plus rarement quelques silos témoignent de la puissance de l’activité agricole.

- Enrichir les paysages par des structures végétales adaptées.
- Préserver les ensembles architecturaux que constituent les fermes, ainsi que leurs abords.
- Intégrer les bâtiments agricoles contemporains dans le paysage du plateau du Mantois.

Des horizons boisés

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Le plateau du Mantois ouvre de vastes perspectives à la faveur des grandes cultures, mais toujours bordées d’horizons boisés. Ici la longue ride de Thoiry, boisée en crête, dessine un liseré sombre au loin, perceptible depuis les pentes des environs d’Orgerus et de Tacoignières.

Le plateau du Mantois n’a pas les caractéristiques paysagères de la Beauce. Les sols, globalement moins riches, n’ont pas été partout mis en culture, et des bois et forêts émaillent ainsi le plateau, composant des horizons lointains assez fréquemment boisés. L’histoire intervient également dans la préservation des bois pour la chasse, dont les plus importants héritages sont aujourd’hui la forêt régionale de Rosny, ancienne propriété de Sully (près de 1500 ha) et la forêt domaniale de Beynes, dont les tracés en double étoile sont hérités de François 1er (près de 450 ha). La première constitue la seule forêt importante du nord-ouest yvelinois. Outre les vues immenses qu’elle offre ponctuellement sur la vallée de la Seine, elle présente des essences plus diversifiées que la moyenne, avec 30% d’essences autres que le chêne. Incluse dans la zone de protection spéciale (Natura 2000) la forêt de Rosny bénéficie d’une gestion conservatoire prenant en compte les milieux et les paysages, notamment avec la mise en place d’îlots de vieillissement favorables aux Pics mar et Pics noirs qui fréquente la forêt. La forêt domaniale de Beynes bénéficie d’un contexte de sols calcaires accueillant des milieux originaux d’affinité méridionale telles d’impressionnantes futaies matures de chênes pubescents.

En marge des massifs forestiers, sur versant calcaire, s’observe ponctuellement la présence de pelouses calcaires typiques encore riches en espèces comme par exemple à Saint Illiers-la-Ville le long de la forêt de Rosny.

- Améliorer les connexions écologiques entre les massifs boisés.
- Préserver les pelouses calcaires.

Des inflexions modestes mais très valorisantes pour le paysage

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Le modeste pli de la naissance du ravin des Vallorées, à Saint-Illiers-la-Ville, suffit à valoriser remarquablement le paysage du plateau, grâce aux ambiances plus intimes et plus fraîches qui se dégagent, liées à la présence conjuguée de vallonnement, de pâtures et d’arbres.

A la faveur des micro-affluents de la Seine, de l’Eure et de la Vaucouleurs, qui sourdent du plateau, des inflexions subtiles donnent naissance à des micropaysages qui enrichissent les milieux et les ambiances. La nature plus fraîche des sols favorise le maintien de quelques prairies et pâtures, accompagnées d’arbres, offrant une intimité et une fraîcheur attractives pour les promenades.

- Préserver les micropaysages liés à l’eau.
- Développer des circulations douces fonctionnelles entre les villages.
- Développer un réseau de promenade dans les secteurs attractifs : rides et reliefs, vallons et zones humides, forêts.

Des villages d’aspect rural préservé, aux formes urbaines et architecturales simples

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Une organisation urbaine du bâti simple et sobre, soit parallèle soit perpendiculaire à la rue. Ici les deux cas de figure se font face, à Arnouville-lès-Mantes.

Qu’ils soient posés sur le plateau, nichés dans les plis, ou appuyés sur les lisières, les villages du plateau du Mantois présentent toujours une structure simple et bien dessinée sur une base orthogonale : selon les rues, les orientations, les fonctions agricoles ou non, les bâtiments traditionnels s’organisent perpendiculairement ou parallèlement à la rue, et les murs de pierre viennent unifier l’ensemble.

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Des linéaires de murs de grande qualité, qui unifient l’urbanisme des villages et concourt à leur qualité. Ici à Cravent.

Cette configuration offre un aspect urbain et économe de l’espace à chacun des villages, même de dimension modeste. La pierre, très présente, joue un rôle majeur dans leur aspect, offrant des textures fortes et des tonalités chaleureuses, liées à la meulière ou éclairées par le calcaire, les deux étant le plus souvent mêlées.

- S’inspirer des structures simples des villages du Mantois à l’occasion des nouvelles constructions.
- Développer les sentes et chemins reliant les cœurs de villages aux espaces agricoles et naturels.
- Préserver les murs de pierre, qui signent une bonne part de l’identité des villages du Mantois.

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Silex et craie dans un mur de la Villeneuve-en-Chevrie, qui rappellent la liaison du plateau à la Normandie et à la vallée de la Seine crétacée.

Sur le plateau de Madrie (Chevrie), la présence de craie et de silex trahit la proximité de la vallée de la Seine crétacée, qui annonce la Normandie.

Le paysage urbain des villages gagne encore en qualité lorsque la minéralité générale est tempérée par un végétal simple -arbre et herbe-, adapté au caractère rural.

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La mare de la Villeneuve-en-Chevrie, aujourd’hui mise en valeur pour la promenade.

La présence de l’eau sous forme de mares-abreuvoirs et de lavoirs contribue également à la valeur des lieux.

- Encourager la présence végétale au caractère rural et simple au cœur des villages.
- Inscrire le réseau des mares abreuvoirs et du patrimoine construit des villages dans des itinéraires de découverte.

Des extensions d’urbanisation limitées mais très sensibles dans le paysage

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Les extensions d’urbanisation récentes, sensibles dans le paysage ouvert du Mantois, notamment du fait de la disparition des ceintures végétales des villages. Ici à Lommoye.

Les villages du plateau du Mantois restent encore modestes, comparés aux développements urbains tout proches de la vallée de la Seine et du plateau de Saint-Quentin-en-Yvelines. Ils n’ont pas non plus la même attractivité de cadre de vie que les lisières du massif de Rambouillet ou que les vallées du Vexin Français ou du Hurepoix, pris dans des périmètres de Parcs naturels régionaux. Le cadre de vie d’aspect rural et les prix de logements moins élevés attirent néanmoins les rurbains, et chaque village connaît de petites extensions sous forme de maisons individuelles isolées ou en lotissement. Quels que soient les efforts architecturaux, le principe même des maisons isolées sur leur parcelle plus ou moins carrée rend difficile leur inscription dans le paysage et dans l’organisation traditionnelle du village. Aux marges des villages, ces extensions souffrent par ailleurs d’une relation brutale avec les grands espaces cultivés, par l’absence de transition. Les vignes, les vergers, les petites pâtures, les fonds de jardins en lanières, les jardins potagers, qui assuraient cette interface, ont disparu. Aujourd’hui l’absence de transition provoque souvent une excessive présence des maisons récentes dans le paysage. Des conflits d’usages potentiels entre agriculteurs et rurbains existent : passage des engins et traitements par les intrants trop proches des habitations, risques de dégradations des cultures par pénétration dans les parcelles, ….

- Conforter la centralité des villages.
- Composer des lisières pertinentes aux marges des villages.

Des réseaux électriques visibles et envahissants

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Lignes électriques vers Andelu

Les paysages du plateau du Mantois sont fortement impactés par les réseaux électriques aériens. De la centrale thermique de Porcheville, dont les deux cheminées pointent à l’horizon, des faisceaux de lignes à haute tension partent vers le sud et traversent massivement le plateau.

La densité forte impacte en particulier le vallon de Senneville, avec des couloirs de lignes de 400 à 500 m de large. Chaque ligne ou faisceau de ligne a des conséquences sur le paysage du fait de son caractère simple et ouvert.

Deux sites de stockage de gaz occupent de vastes superficies, à Beynes et Illiers-la-Ville. Ils profitent de la particularité géologique des lieux, avec deux couches de sable compact imbibé d’eau emprisonnées sous deux "dômes" d’argile parfaitement imperméable.

- Composer le paysage industriel du Mantois.

Plateau d’Arnouville-Andelu, plateau de Longnes, plateau de Madrie (Chevrie) : des variations paysagères liées à la nature des sols

Historiquement, le plateau du Mantois a connu des variations paysagères plus marquées qu’aujourd’hui, lorsque l’absence de moyens mécaniques et chimiques agricoles puissants obligeaient à s’adapter aux potentialités pédologiques en place. Aujourd’hui encore, malgré l’unification des cultures, la nature des sols introduit quelques nuances, qui permettent d’identifier des unités de paysage locales :

  • à l’est de la Vaucouleurs, le nappage plus épais de limons fertiles en surface a conduit à un paysage agricole plus intensivement cultivé, plus radicalement ouvert, avec peu de place laissée aux boisements : c’est le plateau d’Arnouville-Andelu ;
  • à l’ouest, les sols argilo-calcaires plus humides laissent davantage de place aux arbres, en bois et bosquets : c’est le plateau de Longnes, plus arboré d’aspect.
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Les bosquets en bandes boisées, qui émaillent et valorisent les paysages et la biodiversité du plateau, notamment dans sa moitié ouest, sont souvent hérités des anciennes parcelles fruitières en lanières, comme en témoigne cette comparaison de photographies aériennes en 1947 et aujourd’hui, vers Dammartin-en-Serve (source : Agence Folléa-Gautier d’après photos aériennes IGN).

Certains de ces petits bosquets sont issus de cultures de vignes et de vergers abandonnés, repérables à leur foncier en lanières.

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Source : IGN

La toponymie autour de Cravent, qui rappelle la nature humide des sols autour de la ride sablonneuse. (source : IGN).

La toponymie lisible sur les cartes de l’IGN rappelle aussi la diversité d’occupation des sols passée, liée à la nature humide des terres. On peut suivre grâce à elle le pied des rides sableuses où l’eau était plus présente.

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Une prairie au pied de la ride du Tertre-Saint-Denis, vers Saint-Illiers-le-Bois, qui trahit la nature plus humide des sols au pied des rides sablonneuses.

Aujourd’hui, outre la présence plus forte de bosquets et de bois, quelques rares prairies ou pâtures témoignent également de cette particularité édaphique.

Les grandes cultures céréalières du Mantois sont susceptibles d’abriter un cortège d’espèces messicoles (bleuets, coquelicots …) dont certaines sont devenues rares. Elles hébergent occasionnellement dans les dépressions des plateaux limoneux des mares temporaires accueillant une flore intéressante et propice à l’avifaune voire aux crustacés.

- Initier des programmes de préservation des messicoles en coordination avec les acteurs intéressés.
- Préserver les mares des plateaux.

La ride de Thoiry, une vague élégante levée au cœur du plateau

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Source : ADY

Carte postale ancienne, moutons sur les pentes de la ride de Thoiry.(source : ADY).

Sur les pentes des rides de Thoiry, du Tertre-Saint-Denis et de Richebourg, les sols pauvres sablonneux ont été par endroits voués au pâturage et aux vignes.

Ces rides sont aujourd’hui soulignées par des boisements, où quelques châtaigniers témoignent de la nature acide du substrat.

La ride de Thoiry, plus marquée dans le paysage grâce à son chapeautage d’argile à meulière, qui a protégé de l’érosion les sables sous-jacents, dessine une vague particulièrement élégante dans le paysage du plateau. Elle marque toute la limite sud du plateau d’Arnouville-Andelu.

Depuis ses hauteurs, elle ouvre des vues dominantes très lointaines, aussi bien vers le nord et les horizons tabulaires liés à la vallée de la Seine, que vers le sud et le rebord boisé du plateau d’Yveline.

La perspective du château de Thoiry a magnifié cette ouverture paysagère.

La prolongation de la ride sablonneuse à l’ouest de la Vaucouleurs (ride du Tertre-Saint-Denis) est plus douce, mais le léger renflement qu’elle crée suffit à animer le paysage du plateau de Longnes.

- Préserver les pentes agricoles des rides et enrichir les paysages de leurs lisières par des structures végétales (arbres isolés, vergers, haies, …).
- Mettre en valeur les ouvertures visuelles depuis les rides et les inscrire dans un réseau de promenades.

Une transition mixte boisée et agricole à la faveur de la ride de Richebourg

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La ride de Richebourg, transition paysagère entre plateau Mantois et plaine de Houdan d’une part, et Yvelines (massif de Rambouillet) et (vallée de l’Eure) d’autre part.(source : Agence Folléa-Gautier, Atelier de l’Isthme).

Aux marges sud du plateau du Mantois, la ride sablonneuse de Richebourg suit également la direction sud-ouest/nord-ouest dite armoricaine en prolongement de la forêt des Quatre Piliers, jusqu’à la vallée de l’Eure dans la région Centre voisine (la Chaussée d’Ivry, Eure-et-Loir). Elle aussi est environnée de boisements, qui dessinent dans les Yvelines une véritable unité de paysage locale de transition avec la plaine de Houdan : bois de Prunay, de Richebourg, forêt de Civry, prolongés par d’autres bois et forêts en Eure-et-Loir. Les villages de Boissets, Gressey, Richebourg, Tacoignières, Orgerus et Béhoust s’y nichent en clairières ou s’y appuient, offrant une ambiance paysagère mixte, boisée et agricole, enrichie par endroits par de longs et doux dégagements visuels sur le plateau du Mantois.

- Préserver les linéaires de lisières forestières en évitant leur urbanisation.

Des paysages-surprise au fil du rebord nord du plateau, vivement façonnés par les affluents de la Seine

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Le vallon du ru de Senneville, surprenant paysage dans les coulisses du plateau du Mantois et de la vallée de la Seine, avec ses pentes raides aujourd’hui emboisées et en partie urbanisées.

Au cœur du plateau, la vallée de la Vaucouleurs s’encaisse de près de 100 m et constitue un monde à part, qui justifie sa distinction en une unité de paysage distincte.

Mais tout au long du rebord nord du plateau, d’autres affluents de la Seine, moins étendus, composent des unités de paysage locales en entaillant sévèrement le plateau. Ils ont façonnés de discrets mais vifs vallons successifs, qui naissent en plis modestes dans le plateau, puis qui taillent des coteaux raides : le vallon de Senneville, les vallons de Mauvoisin, les vallons d’Apremont, la vallée des Prés (forêt de Rosny), et le vallon du ru des Saulots.

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Les discrets paysages des vallons affluents de la Seine, offrant des ambiances de bocages. Ici vers Fontenay-Mauvoisin.

Ces coteaux, historiquement pâturés, portent encore pour certains les traces de bocages, cernant de précieuses pelouses calcaires, riches en biodiversité, souvent parties en friches. Avec les fonds plats soigneusement dessinés par les cultures, l’ensemble compose de surprenants micropaysages, pittoresques, en contraste radical avec les étendues immenses de la vallée de la Seine d’une part et du plateau du Mantois d’autre part.

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Les vues remarquables sur la Seine offertes depuis le rebord du plateau du Mantois. Ici entre Boinville-en-Mantois et Guerville.

Leur valeur est renforcée par les vues puissantes qui se dégagent sur la vallée de la Seine et les rebords du Vexin depuis Guerville (secteur de la Plagne) et Mézières-sur-Seine (golf au-dessus des carrières). Une partie d’entre eux pâtit de la pression du développement : soit par le dense réseau aérien qui relie la centrale de Porcheville au poste électrique de Boinville-en-Mantois (vallon de Senneville), soit par les remontées d’urbanisation, continue ou diffuse (vallon de Senneville, vallons d’Epône et de Mézières).

- Préserver les vallons attractifs de l’urbanisation diffuse et linéaire grandissante.
- Valoriser les friches calcaires des versants des affluents, en faveur de la biodiversité et du paysage.
- Valoriser les ouvertures visuelles spectaculaires sur la Seine et les inscrire dans un réseau de promenades.

La Flexanville : une petite plaine fraîche en continuité avec la plaine de Jouarre/Neauphle

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La petite plaine de la rivière Flexanville, vue depuis la ride de Thoiry et cernée à l’horizon par le rebord boisé du plateau d’Yveline (forêt des Quatre Piliers).

Entre la ride Thoiry et le rebord de la forêt de Rambouillet, Flexanville, affluente de la Vaucouleurs, dessine une plaine humide, en continuité avec celle de Jouarre/Neauphle plus à l’est drainée par le ru du Breuil. Elle offre des ambiances plus fraîches et plus intimes grâce aux ruisseaux, aux bois, aux quelques prairies et aux horizons de la ride et du plateau d’Yveline qui l’animent.

 

Carte de l’unité


Bloc diagramme


Communes concernées


Andelu Arnouville-lès-Mantes Auffreville-Brasseuil Aulnay-sur-Mauldre Auteuil Autouillet Bazainville Béhoust Beynes Blaru Boinville-en-Mantois Boinvilliers Boissets Boissy-Mauvoisin Bonnières-sur-Seine Breuil-Bois-Robert Bréval Buchelay Chaufour-lès-Bonnières Civry-la-Forêt Courgent Cravent Dammartin-en-Serve Épône La Falaise Favrieux Flacourt Flexanville Flins-Neuve-Église Fontenay-Mauvoisin Freneuse Garancières Goupillières Goussonville Gressey Guerville Hargeville Jeufosse Jouy-Mauvoisin Jumeauville Lommoye Longnes Magnanville Mantes-la-Ville Marcq Mareil-sur-Mauldre Maule Ménerville Mézières-sur-Seine Mondreville Montainville Montchauvet Mulcent Neauphlette Orgerus Orvilliers Osmoy Perdreauville Port-Villez Prunay-le-Temple Richebourg Rolleboise Rosay Rosny-sur-Seine Saint-Illiers-la-Ville Saint-Illiers-le-Bois Saint-Martin-des-Champs Saulx-Marchais Septeuil Soindres Tacoignières Le Tertre-Saint-Denis Thoiry Tilly Vert La Villeneuve-en-Chevrie Villette Villiers-le-Mahieu