10 – Versailles et son château

publié le 5 septembre 2013 (modifié le 1er juin 2016)

Résumé

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Le plateau du Mantois

Versailles, avec son château et son parc est le fruit d’une composition paysagère et urbaine aux dimensions exceptionnelles, encore parfaitement lisible aujourd’hui. Pourtant, le domaine ne représente qu’un dixième de l’ancien domaine royal, créé par Louis XIV et étendu par ses successeurs jusqu’à la Révolution, sur près de 130 années de travaux titanesques. La relation du château, du parc et de la ville au grand paysage est très forte. Elle est marquée par d’immenses perspectives organisées depuis le château : vers l’ouest dans l’axe de la plaine de Versailles (perspective du Tapis Vert et du Grand Canal), vers l’est par la célèbre "patte d’oie" que forment les avenues de Saint-Cloud, de Paris et de Sceaux au cœur du Versailles historique. Mais elle est aussi marquée par un respect des limites naturelles du site d’implantation que sont les coteaux boisés : plateau des Alluets et forêts de Marly et Fausses-Reposes au nord ; plateau de Rambouillet et forêt de Versailles, Vélizy-Villacoublay et Meudon au sud. Cette lisibilité du site et des tracés donne lieu à des perspectives urbaines remarquables et met en valeur les limites végétales nettes que forment les coteaux arborés autour de la ville.

Riche de son patrimoine architectural, urbain et paysager, Versailles offre un cadre de vie privilégié très identitaire, qui la distingue radicalement du tissu urbanisé continu de la banlieue parisienne : elle bénéficie en effet d’une excellente desserte et d’une proximité immédiate à de très vastes espaces de nature : parc et domaine de Versailles, mais aussi forêts et, pris dans le tissu urbain, anciens parcs et jardins de plusieurs hectares, comme le Domaine de Madame Elisabeth ou le Potager du Roi.

Tenu par la composition des tracés et des perspectives, le tissu bâti n’en est pas moins aujourd’hui diversifié et les quartiers sont bien différenciés. Ce même jeu entre unité et diversité se retrouve dans le domaine de Versailles, dont les tracés régulateurs relient des parcs, des jardins, des forêts et des espaces agricoles aux compositions diverses voire contrastées, reflets des époques successives de création.

La relation entre la ville et son château gagnerait à être plus fonctionnelle autour de la vaste place d’Armes qui les relie et les sépare à la fois.

Situation

Bien que géographiquement situé aux marges est du département des Yvelines, l’agglomération de Versailles en constitue un "cœur fonctionnel" grâce à son excellente desserte et à son rayonnement culturel et administratif. La plaine qui accueille Versailles, Le Chesnay et Viroflay est bordée au nord et au sud par les reliefs forestiers de la forêt de Fausses-Reposes et ceux de Viroflay-Vélizy. Viroflay se développe dans le "val de Sèvres" autrefois creusé par le ru de Marivel, urbanisé jusqu’à Paris et emprunté par la RD 910 (ex RN 10). Côté ouest se développe la plaine de Versailles traversée par le ru de Gally sur laquelle s’ouvrent le château et son parc.

A 17 km à vol d’oiseau de Notre-Dame-de-Paris, Versailles, le Chesnay et Viroflay sont reliées directement à la capitale par la RD 910 dans le "vallon de Sèvres" mais aussi par la route des Gardes (RD 181) qui monte et redescend les reliefs du plateau de Meudon. Elles sont remarquablement desservies à leurs portes par les autoroutes A13 au nord et A86/A12 au sud, et dans leur cœur urbain par les lignes ferroviaires qui les relient à Montparnasse (gare des Chantiers, Viroflay), aux Invalides (Versailles rive gauche) et à La Défense et Saint-Lazare (Versailles rive droite). Ces liaisons se prolongent vers Saint-Quentin-en-Yvelines, Rambouillet, Mantes-la-Jolie, reliant la préfecture aux principales villes des Yvelines, auxquelles s’ajoutent le récent Tram T6 (Vélizy, Châtillon-Montrouge), et, en projet, la Tangentielle Ouest (Saint-Germain, nord) et le métro automatique du Grand Paris (Saclay, Orly).

Unités de paysage locales :

Le cœur historique de la ville de Versailles : château et place d’armes, trois grandes avenues structurantes en forme de trident, quartier Notre-Dame, quartier Saint-Louis.

Les quartiers de Versailles, Viroflay, le Chesnay : quartiers des Prés et de l’Ermitage à Versailles ; quartiers de Glatigny, des Chantiers, de Porchefontaine, de Montreuil, des Petits-Bois encore à Versailles, quartier de la Butte de Picardie ; quartiers du centre, du Haras, du Louvre et de la Marquette à Viroflay ; quartier du plateau Saint-Antoine et quartiers récents du Chesnay/Rocquencourt : la Gouée, Parly 2, la Nouvelle France, le Grand Chesnay, le Domaine ; quartiers du Parc (Rocquencourt), du Petit Beauregard (la Celle-Saint-Cloud) et du Petit Parc (le Chesnay) gagnés sur le coteau et la forêt de Marly.

Le domaine de Versailles et ses parcs : parterres d’eau, petit parc et bosquets,
grand parc et grand canal, parc du grand Trianon, domaine de Marie-Antoinette,
plaine de la fontaine aux crapauds, orangerie.

L’arboretum de Chèvreloup  : les marges sud du Domaine (sud de la RD 10 : pièce d’eau des Suisses, Camp des Matelots et des Mortemets, …)

Caractéristiques paysagères, repérage d’enjeux 

Une composition paysagère et urbaine aux dimensions exceptionnelles

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Source : IGN

La composition du Parc et de la ville historique de Versailles. Une diversité et des contrastes tenus dans une même composition géométrique très travaillée, en plan comme en perspective (photo aérienne IGN).

Le paysage de Versailles est le fruit d’un projet d’une ampleur tout à fait exceptionnelle. Il a fallu les moyens et la volonté du plus puissant souverain de l’Europe du XVIIe siècle pour parvenir à créer une ville et un domaine dont les tracés occupent encore aujourd’hui, dans une même unité de composition, un pan entier du territoire des Yvelines. Il a fallu le travail ininterrompu de paysagistes, architectes et ingénieurs de talent oeuvrant à cette composition et en particulier la longue amitié qui a soudé Louis XIV et André Le Nôtre. Il a fallu 40 années de travaux ininterrompus du seul temps du Roi Soleil, menés par des milliers d’hommes, voire des bataillons entiers, travaillant les gigantesques terrassements et creusements de pièces d’eau à la brouette. Il a fallu transporter des arbres des quatre coins du royaume, et capter les eaux de toute la région pour alimenter les bassins et fontaines, jusqu’à remonter l’eau de la Seine (à près de 100m en contrebas) par des machines et aqueducs extravagants.

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Source : Cassini, IGN

La puissante relation du Parc à la campagne environnante de la plaine de Versailles apparaît clairement sur la carte de Cassini (XVIIIe), avec le rayonnement des cinq allées royales sur la gauche (dont celle de Villepreux). Cette relation est affaiblie aujourd’hui avec la disparition des allées et la coupure de l’A12. (Source : Géoportail, IGN)

Cette puissance d’intervention, toujours lisible aujourd’hui, a été plus marquante encore dans le passé : le domaine de Versailles ne représente aujourd’hui que 10 % de l’ancien domaine royal. A la veille de la Révolution, « le Grand Parc » couvrait 8 600 hectares, clôt de 43 km de murs rythmés par 24 portes monumentales identiques, dessinées par Jules-Hardouin Mansart. Les 830 ha actuels sont gérés par l’Etat, ministère de la Culture.

Une inscription claire dans la géographie de la plaine de Versailles
Si l’ambition du geste ne se traduit plus dans les mêmes dimensions aujourd’hui qu’au XVIIe et XVIIIe siècles, elle n’en est pas moins imprimée dans la large géographie du territoire et dépasse les limites actuelles du domaine.

Dans ses mémoires, Saint-Simon a fait part de l’absence d’intérêt du site d’implantation de Versailles, comparé à celui, historique, de Saint-Germain-en-Laye, dominant la vallée de la Seine. Mais l’ampleur même de la composition paysagère et urbaine a permis l’inscription et l’utilisation optimales de la géographie.

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Le château de Versailles, dominant légèrement la ville par la Place d’armes en pente

Le château de chasse de Louis XIII, qui deviendra à une toute autre échelle celui de son fils Louis XIV, s’est établi sur une colline isolée émergeant de la plaine du ru de Gally dans ses confins est (aujourd’hui dénommée « plaine de Versailles », voir unité de paysage n° 11 dans le présent Atlas).

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La perspective principale du Grand Canal, vue depuis la Galerie des Glaces.

Cette élévation lui permet de s’ouvrir dans l’axe de la plaine, par la composition de son parc autour de sa principale perspective soulignée par le Grand Canal, de plus de 3 km de long. Les coteaux qui cadrent la plaine (coteau du plateau des Alluets-Marly au nord, coteau du plateau de Rambouillet au sud), prennent le relais pour souligner et accompagner la perspective à une échelle géographique exceptionnelle qui marque largement les Yvelines et une part de la France : la "direction armoricaine. L’ensemble suit la direction de l’ouest propice à l’évocation de l’infini (direction de l’océan) et à l’admiration du soleil (symbole de Louis XIV) qui, au couchant, reflète de mille feux la Galerie des Glaces d’où se découvre cette immense perspective (voir aussi la partie « comprendre » des paysages des Yvelines dans le présent Atlas).

Cette valeur du grand paysage de Versailles est aujourd’hui reconnue : la plaine de Versailles est en partie classée sur 2 650 ha depuis 2000, dans la continuité du domaine. Une association s’occupe de la gestion de la plaine (APPVPA : Association Patrimoniale de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets). Une charte paysagère a été réalisée en 2013. Un programme européen LEADER vise à en faire un territoire vivant porteur d’innovation en termes de développement durable. La communauté d’agglomération Versailles Grand Parc envisage la re-création de l’allée royale de Villepreux", axe principal des anciennes allées royales rayonnantes dans la plaine de Versailles. Et côté ville, le secteur sauvegardé le plus vaste de France assure la pérennité du patrimoine urbain et architectural, sur 250 ha.

- Recomposer la cohérence paysagère entre le domaine et la plaine de Versailles.
- S’inspirer des tracés historiques dans une relecture contemporaine au regard des usages actuels.
- Revaloriser le patrimoine historique de la plaine de Versailles.

Des limites urbaines précises

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Coiffés de boisements, les coteaux des plateaux qui bordent le site de Versailles/Le Chesnay/Viroflay dessinent des limites de ville remarquablement nettes.

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Le coteau boisé de Satory vu depuis le château dans l’axe de la Pièce d’eau des Suisses. Des horizons boisés pour la ville qui la sertissent dans un écrin perceptible de partout.

Sur sa modeste colline, le château domine légèrement la ville de Versailles, dont pas un immeuble ne devait - ni ne doit - dépasser la silhouette du château. Là encore la composition urbaine prend précisément en compte le grand paysage. La ville occupe une plaine avec la colline de Montbauron isolée au centre. Tout autour, au nord comme au sud, cette trame urbaine s’arrête nette au pied des coteaux boisés qui surplombent et cadrent la plaine urbaine dans un puissant contraste végétal-minéral. Constitués de chênes et châtaigniers dominants sur des sols de sables de Fontainebleau, ils délimitent et dessinent ainsi remarquablement précisément les limites de la ville - forêt de Marly et de Fausses-Reposes au nord et forêts de Versailles et Meudon au sud - A Versailles donc, pas de limites floues, pas de franges urbanisées incertaines.

Au-delà de la ville de Versailles, Viroflay et le Chesnay bénéficient des mêmes limites urbaines forestières remarquables, la commune de Viroflay étant resserrée dans l’amorce de la "vallée du ru de Marivel" tel un cordon ombilical reliant Versailles à Paris par Chaville et Sèvres.

- Valoriser l’écrin végétal de Versailles/Le Chesnay/Viroflay par des dispositions de gestion et d’aménagements spécifiques.
- Ouvrir des points de vue dominants sur la plaine urbanisée de Versailles depuis les coteaux boisés.

Des perspectives urbaines remarquables

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Le château de Versailles tel qu’il se découvre au bout de la perspective de l’avenue de Paris.

A l’intérieur du cadre boisé qui sert d’écrin à Versailles, à Viroflay et au Chesnay, l’urbanisme du Versailles historique s’est constitué à partir de tracés volontaristes, dessinant aujourd’hui partout des perspectives amples et soigneusement composées, qui contribuent de façon essentielle à la qualité de son paysage urbain.

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Une contre-allée de l’avenue de Saint-Cloud, offrant une ample et confortable perspective pour les piétons et cylclistes, ombragée par les hauts platanes en alignement

Les larges avenues de Saint-Cloud et de Paris, complétées par celle de Sceaux par souci d’une composition équilibrée rayonnante, constituent chacune des entrées de ville généreuses et confortables, accompagnées de pelouses et de contre-allées ombragées de platanes monumentaux. Avec leurs 90 m de largeur, elles dépassent de 20 m les emprises des Champs-Elysées.

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Une perspective caractéristique du Versailles baroque, avec la rue Hoche cadrant l’église Notre-Dame dans une mise en scène théâtrale de « pièce urbaine ».

A partir d’un trident originel, les quartiers Notre-Dame au nord et Saint-Louis au sud offrent des perspectives qui mettent en évidence les limites boisées de la ville, lisibles de l’intérieur des tissus bâtis, et contribuant à sa claire identité. Mais ils s’organisent aussi par endroits en véritables pièces urbaines et minérales, dans des compositions théâtrales caractéristiques du Versailles baroque.

- Établir une typologie des perspectives urbaines et paysagères sur Versailles, Le Chesnay et Viroflay.

Un cadre de vie privilégié

La très forte identité paysagère, urbaine et architecturale de Versailles, en font « la ville de province la plus proche de Paris ». Versailles échappe en effet à l’appellation anonyme de « banlieue », qui sous-entend une urbanisation subie sous la coupe de la pression de la capitale. Cette identité est favorable à un fort sentiment d’appartenance, pour une population consciente du caractère privilégié de son cadre de vie.

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Le tracé du Tram train TGO (Tangentielle Ouest), reliant Versailles vers le nord du département (Poissy/Achères), et le tracé du métro automatique du Grand Paris, reliant Versailles, à Saint-Quentin-en-Yvelines, au plateau d’Orsay et à l’aéroport d’Orly. Deux projets de transports majeurs pour l’avenir du pôle urbain de Versailles (documents 2013).

Habiter Versailles, c’est en effet habiter une "vraie ville" et non une banlieue, proche de la capitale et particulièrement bien reliée : 5 gares pour la seule ville de Versailles, auxquelles s’ajoutent celles de Viroflay, qui permettent au choix de rallier Saint-Lazare, les Invalides ou Montparnasse (en 13 minutes).

Les grandes lignes ferroviaires y passent également, en plus des RER et TER.

L’inscription de la ville dans le périmètre de l’Etablissement public de Paris-Saclay permet d’envisager de nouvelles connexions. La gare de Chantiers est un lieu d’intermodalité important et la desserte ferrée va être encore optimisée. Cette bonne desserte en transports en communs, qui va encore être renforcée s’ajoute aux autoroutes A 13 et A86 toutes proches au nord et au sud ce qui laisse penser que l’attractivité de Versailles/Viroflay/Le Chesnay va s’intensifier.

- Conforter l’intensité urbaine de Versailles, Viroflay et le Chesnay.
- Réhabiliter les secteurs peu valorisés ou dégradés.
- Valoriser la limite nord du domaine et intégrer l’arboretum de Chèvreloup dans la dynamique urbaine de proximité.

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Une ouverture de Viroflay vers la forêt de Fausses-Reposes (rue Rieussec)

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Perspective de la rue de la Paroisse avec les grilles et frondaisons du parc du château au fond. Une des caractéristiques du paysage Versaillais est d' offrir des contrastes remarquablement nets, permettant de passer en un seul pas d’un paysage entièrement minéral à un paysage entièrement végétal, reliés par une composition de perspectives réciproques et d’accès directs.

Habiter Versailles/Viroflay/Le Chesnay, c’est aussi habiter une ville cernée par d’immenses espaces de respiration, immédiatement accessibles au sortir de chez soi pour les loisirs :

  • les 830 ha du domaine et du parc du château à l’ouest, que prolonge la plaine agricole de Versailles,
  • mais aussi les 630 hectares de la forêt de Fausses-Reposes au nord, reliée au parc de Saint-Cloud par Marne-la-Coquette,
  • les 2 000 hectares de la forêt de Marly, au contact du Chesnay,
  • les 1000 hectares de la forêt de Versailles et Meudon au sud, qui s’enchaînent avec la forêt de Meudon et le site classé de la vallée de la Bièvre.

L’ensemble dessine une des trames vertes les plus denses d’Ile-de-France et de France.

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Source : SCURE

La trame verte de Versailles, telle qu’identifiée au PLU en 2011 (source : SCURE).

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Le Potager du Roi, bordé par le quartier Saint-Louis qui s’offre en remarquable silhouette urbaine. Créé par La Quintinie pour alimenter en fruits et légumes la table de Louis XIV, il est soigneusement terrassé, compartimenté et structuré par des murs palissés qui facilitent la maturation des fruits en captant la chaleur. Siège aujourd’hui de l’Ecole nationale supérieure de paysage, ses 9 ha sont ouverts à la visite. Il constitue un cas historique d’agriculture urbaine toujours opérante, puisqu’il produit annuellement 50 t de fruits et 20 t de légumes, en partie vendus à la boutique d’accueil.

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L’Orangerie du Domaine de Madame Elisabeth, réhabilitée.

Cette trame verte se complète en ville par la préservation de quelques grandes emprises vertes publiques à caractère historique : le Domaine de la Solitude, sur 3.5ha ; le Domaine de Montreuil (XVIIIe), ancienne résidence de Madame Elisabeth aujourd’hui propriété du Conseil Général, sur 8,9ha ; le Potager du Roi et ses soixante formes fruitières différentes, siège de l’Ecole nationale supérieure de paysage ; le Parc Balbi attenant. Enfin, les jardins privés contribuent à cette trame verte dans deux formes opposées : soit discrètement cachés en cœurs d’îlots dans le quartier Saint-Louis, ou le quartier des Prés par exemple, soit à l’inverse autour de villas individualisées au milieu de leurs parcelles comme par exemple dans les quartiers résidentiels XIXe et début XXe du Chesnay et de Viroflay.

- Conforter la trame verte interdépartementale autour de Versailles/Le Chesnay/Viroflay.
- Faciliter les continuités et les liaisons entre l’ensemble des grands espaces naturels.
- Affiner le maillage de la trame verte entre Versailles, le Chesnay et Viroflay, en développant un réseau de circulations douces et paysagères fin.

Diversité et unité urbaine, architecturale et paysagère

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Façade ombragée de platanes dans le Versailles du cœur historique, rue des Réservoirs

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La rue de Montreuil de Versailles

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Le centre ancien de Viroflay, rue Jean Rey avec l’église Saint-Eustache

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Maison du plateau Saint-Antoine (le Chesnay), construite fin XIXe –début XXe siècle.

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Série de maisons ouvrières jumelées, en lisière de la forêt de Fausses-Reposes (Versailles, quartier de Jussieu/Petits Bois). Fait souvent méconnu, la ville a été à la pointe de l’expérimentation en matière de logement social.

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Quartier résidentiel Nouvelle France au Chesnay, construit dans les années 1970

La composition urbaine de l’ensemble Versailles/Le Chesnay/Viroflay est en partie tenue dans une unité par des tracés « régulateurs » et une architecture de pseudo style « versaillais » faite de parement de pierre de taille et de toitures dites mansart. Pour autant, elle présente une diversité qui reflète les époques successives d’urbanisation et qui distingue clairement les quartiers entre eux, bien individualisés. Il n’y a donc pas comme ailleurs dans certaines périphéries parisiennes d’hétérogénéité « à la parcelle », génératrice de désordre urbain. Le paysage urbain est constitué, organisé en quartiers successifs à fortes personnalités :

  • quartiers du cœur historique de Saint-Louis (ancien Parc au Cerf) et Notre-Dame (ancienne ville neuve de 1672), de part et d’autre du trident formé par les avenues de Sceaux, Paris et Saint-Cloud, inscrits en secteurs sauvegardé sur 250 ha avec les quartiers des Prés et de l’Ermitage au nord et le secteur Place Charost/Les Chantiers vers l’est ;
  • quartiers de Glatigny (tracé régulier autour de la rue de Clagny), des Chantiers (en cours de transformation en pôle d’échanges multimodal), de Porchefontaine (tracé régulier pavillonnaire), de Montreuil (« le village » de Montreuil, l’un des plus vastes de Versailles), des Petits-Bois encore à Versailles, et quartier de la Butte de Picardie, ce dernier malheureusement gagné sur la forêt de Fausses-Reposes ;
  • quartiers du centre, du Haras, du Louvre et de la Marquette à Viroflay, qui se prolongent en continu dans le département voisin des Hauts-de-Seine au fil de la vallée de Marivel (Chaville, Sèvres) ;
  • quartier du plateau Saint-Antoine et quartiers récents du Chesnay/Rocquencourt, qui ont reçu les extensions massives les plus récentes de l’urbanisation du secteur avec la Gouée, Parly 2, la Nouvelle France, le Grand Chesnay, le Domaine ;
  • et, gagnés aux dépens de la forêt de Marly : les quartiers du Parc (Rocquencourt), du Petit Beauregard (la Celle-Saint-Cloud) et du Petit Parc (le Chesnay).

- Conforter le polycentrisme au sein de Versailles/Le Chesnay/Viroflay.
- Pérenniser les caractéristiques paysagères, urbaines et architecturales de chaque quartier.

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Source : IGN

Différentes compositions paysagères du parc de Versailles à la même échelle : tracé régulier du Petit Parc, tracé irrégulier du Domaine de Marie-Antoinette avec le Petit Trianon, géométrie aquatique avec le Grand Canal, forestière avec le Grand Parc, agricole avec l’Etoile des Hahas (fond photo : IGN).

A cette unité-diversité dans la ville répond la même unité-diversité dans le parc du château. Ici aussi les tracés régulateurs des grandes allées et perspectives, alliés à l’eau partout présente en bassins et fontaines, tiennent l’essentiel du parc dans une même composition. Mais une grande diversité de jardins et d’ambiances viennent se loger dans cette trame d’ensemble :

  • le Parterre d’eau,
  • le Petit Parc et ses bosquets près du Château,
  • le Grand Parc autour du Grand Canal, avec ses bois, prairies et terres agricoles,
  • le raffiné Grand Trianon et son parc régulier,
  • le Domaine de Marie-Antoinette, avec le Hameau et le jardin de la Reine au dessin au contraire irrégulier,
  • l’Orangerie et sa terrasse, …

Le domaine constitue ainsi un monde en soi, qui accueille 5 millions de visiteurs chaque année, à pied, à vélo, à cheval, en voiture et même en bateau d’aviron. Il est le théâtre de spectacles multiples, dont les Grandes Eaux en période estivale, mais aussi, depuis quelques années, d’installations artistiques contemporaines provisoires, qui renouvellent la perception et la fréquentation du Domaine.

A quelque chose malheur est bon : la terrible tempête de décembre 1999, qui a touché 20 000 arbres sur les 200 000 du Domaine, a accéléré le programme de renouvellement des plantations engagé quelques années auparavant.

Des opportunités de recomposition paysagère et d’intensification urbaine

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Source : IGN

Le sud du Domaine, historiquement relié par sa composition paysagère au coteau et au plateau de Satory (carte de l’Etat Major du XIXe siècle) a été coupé et désolidarisé du reste par le train (gare des Matelots, Ecole des chemins de fer) au XIXe siècle (carte topographique des environs de Paris, 1906) et par la RD 10 et les emprises militaires au cours du XXe siècle (carte IGN état actuel). (Source : Géoportail, IGN)

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Les secteurs de Versailles à recomposer, au sud du Domaine : secteur du Camp militaire des Matelots et Mortemets à l’ouest de la Pièce d’eau des Suisses, secteur de la Caserne Pion en triangle en limite avec Saint-Cyr-l’Ecole, auxquels s’ajoute le plateau de Satory en bas de l’image. Plan extrait des orientations d’aménagement du PLU de Versailles, 2011.

Si le Grand Parc du domaine royal a été amputé à la Révolution, il a en particulier été réduit sur sa limite sud, lorsque la RD 10 vers Saint-Cyr-en-Yvelines a été créée. Elle constitue aujourd’hui une coupure entre la Pièce d’eau des Suisses et l’Orangerie, mais aussi pour les allées des Matelots et de Choisy qui entrent dans la composition du parc. Les abords de la RD 10 ont été gagnés par de grands équipements qui constituent autant d’enclaves qui n’entrent plus ni dans la composition et la vie de la ville, ni dans celle du parc : l’ INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) , le Camp militaire des Matelots et des Mortemets et le secteur de la Caserne Pion. La mutation d’une partie des terrains militaires permettrait d’envisager une recomposition paysagère et urbaine du secteur.

- Recomposer les abords urbains au sud du domaine à partir de la trame historique et paysagère.

Un lien ville-château à parfaire

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Le parking des autocars sur la grande Place d’armes, un no man’s land qui « éloigne » les visiteurs de la ville de Versailles.

Les 4 à 5 millions de visiteurs du château, s’ils prolongent volontiers leur visite vers le parc et les jardins, ne se tournent en revanche pas beaucoup vers la ville. Aux yeux des édiles et commerçants versaillais, cette manne économique potentielle apparaît en effet quelque peu captive du domaine, du fait notamment d’une mauvaise relation ville-château. La grande place d’Armes et ses abords (écuries, façades urbaines), d’où naissent les trois grandes avenues régulatrices de la ville, mériterait ainsi un projet urbain d’envergure pour être repensée et requalifiée, en lieu et place des actuels parkings à autocars.

- Mettre en œuvre un grand projet urbain et de paysage pour recomposer la liaison ville-château.
- Traiter la question du stationnement de la place d’Armes.

 

Carte de l’unité


Bloc diagramme


Communes concernées


Bailly Buc Le Chesnay Jouy-en-Josas Rocquencourt Saint-Cyr-l'École Vélizy-Villacoublay Versailles Viroflay