11 - La plaine de Versailles

publié le 5 septembre 2013 (modifié le 21 janvier 2016)

Résumé

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Vue aérienne de la plaine de Versailles dans la continuité de la grande perspective du château.

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La plaine de Versailles et son ourlet boisé. Ici vue depuis Fontenay-le-Fleury vers Bailly/Noisy-le-Roi, au pied de l’horizon boisé formé par la forêt de Marly.

La plaine de Versailles offre une composition paysagère à grande échelle peu ordinaire, à la fois naturelle et culturelle, grâce à la conjonction de la perspective du château de Versailles avec l’axe de son synclinal. Elle forme aujourd’hui une des plus imposantes pénétrantes agricoles au sein de l’agglomération parisienne, à seulement 20 mn de Paris. Très clairement cadrée par un écrin forestier omniprésent, elle cache au creux de ses espaces agricoles ouverts le vallon du ru de Gally et de ses affluents. Il y dessine un paysage dans le paysage, plus intime, plus diversifié et riche en patrimoine. Les villages historiques, principalement posés discrètement en pied de coteaux sur les marges de la plaine, ont aujourd’hui grossi en bourgs ; ils trahissent par endroits la formidable pression de l’agglomération parisienne, contenue par des dispositions de protection, de préservation et de gestion. Si les traces historiques des aménagements liés au Grand Parc des chasses de Versailles ont largement disparu, l’agriculture reste très dynamique et une demande sociale liée au loisir et au tourisme émerge pour cette campagne, devenue aujourd’hui urbaine et périurbaine, tout en conservant un nom prestigieux mondialement connu.

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Coupe morphologique de la plaine de Versailles

Situation

La plaine de Versailles constitue une unité de paysage très clairement délimitée : à l’est, le parc du château de Versailles, clôturé par ses grilles et ses murs, la borde, ainsi que l’arboretum de Chèvreloup ; au nord, elle s’arrête sur les boisements qui coiffent les coteaux du long et régulier plateau des Alluets-Marly ; au sud, ce sont les lisières forestières du plateau d’Yveline-Hurepoix qui bornent l’horizon : Bois de Satory, Bois Cassé et forêt communale de Fontenay-le-Fleury, forêt domaniale de Bois d’Arcy, forêt départementale de Sainte-Apolline, bois de Villiers-Saint-Frédéric ; à l’ouest, elle s’ouvre visuellement vers les étendues agricoles aplanies du Mantois, mais s’achève physiquement sur les inflexions en creux dessinées par la Mauldre et ses affluents.

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La plaine de Versailles s'allonge vers l'ouest dans la perspective du château, jusqu'à la Vallée de la Mauldre

Desservie dans sa longueur par la RD 307 au nord et par la RD 11 au sud (cette dernière accompagnée par la ligne C du RER, la plaine est irriguée dans sa largeur par quatre routes principales nord-sud : la RD 7 Bailly/Saint-Cyr, la RD 98 Saint-Nom-la-Bretèche/ Villepreux, la RD 30 Feucherolles /Plaisir, et la RD 198 de Crespières vers Thiverval et Saint-Germain-de-la-Grange. Enfin elle est traversée en droite ligne par l’autoroute A12.

Unités de paysage locales :

La plaine agricole proprement dite subdivisable en nombreuses petites plaines délimitées par les vallons en creux
Le vallon du ru de Gally
Le vallon du ru Maldroit
Le vallon du ru de Maltoute et du ru de Chevreloup
Les vallons de Crespières et Davron
Les vallons du ru de Riche et du ruisseau de la Vallée Pierreuse
Le coteau préservé, de Feucherolles à Herbeville
Le coteau de la forêt de Marly, de Rocquencourt à Feucherolles
Le coteau de Saint-Germain de la Grange/Plaisir
Le coteau de Plaisir/Les Clayes-sous-Bois
Le coteau boisé de Bois-d’Arcy
Le coteau de Saint-Cyr-l’Ecole/Fontenay-le-Fleury

Caractéristiques paysagères, repérage d’enjeux

Une composition paysagère remarquable, à la fois historique et géographique

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Vue perspective du château et du parc de Versailles, par Pierre Patel, 1668, Château de Versailles. Une représentation remarquable de la relation continue établie entre le château, le parc et la plaine de Versailles.

La plaine de Versailles marque la conjonction, grandiose par son échelle, d’une organisation paysagère à la fois historique et géographique. Elle constitue en effet le prolongement naturel de la perspective du château de Versailles vers l’ouest, voulue par Louis XIV. Dans sa « Vue perspective du château et du parc de Versailles », peinte en 1668, Pierre Patel a synthétisé cette rencontre de la géographie et de l’histoire, parfaitement orchestrée par Le Nôtre.

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La plaine de Versailles : une continuité agricole jusqu’au cœur de l’urbanisation de l’agglomération parisienne

La plaine s’allonge ainsi dans la direction armoricaine, étendue sur 17 km depuis les grilles du Parc de Versailles jusqu’à la vallée de la Mauldre, sur 5 km de largeur environ.

La plaine de Versailles peut se lire comme une remarquable avancée des grands paysages agricoles de l’ouest jusque dans l’intérieur de l’agglomération parisienne. Elle forme comme un coin enfoncé entre l’urbanisation de la vallée de la Seine au nord, et celle du plateau de Saint-Quentin-en-Yvelines au sud.

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Périmètre du site classé de la Plaine de Versailles

Cette proximité ville-agriculture génère une pression d’urbanisation qui a été globalement contenue jusqu’à aujourd’hui par la vigilance convergente des acteurs de l’aménagement, et qui s’est notamment traduite par le classement d’une partie de la plaine, soit 2 650 ha, en 2000. Cette même proximité alimente aujourd’hui des actions de valorisation à la fois économique et patrimoniale de la plaine : guide pour la valorisation patrimoniale et paysagère du site classé de la Plaine de Versailles (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie ) et rôle de l’ Association Patrimoniale de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets ( APPVPA, www.plainedeversailles.fr).

Une plaine clairement cadrée par les horizons boisés

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L’élégant rebord boisé de la plaine, déroulé entre Herbeville et Feucherolles, en contrebas du plateau agricole des Alluets-le-Roi.

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La plaine de Versailles dans toute sa largeur, avec à l’horizon le rebord boisé du plateau de l’Yveline et du Hurepoix, au pied duquel s’étendent Villepreux et les Clayes-sous-Bois. Vue depuis la lisière de la forêt de Marly à Feucherolles.

Si la plaine de Versailles a une direction affirmée, courant vers l’infini côté ouest, - avec la vue qui survole même la vallée de la Mauldre pour s’étendre sur les plateaux du Mantois -, c’est qu’à l’inverse elle apparaît partout ailleurs clairement délimitée. Elle est bordée à l’est par les frondaisons du parc de Versailles, qui laissent deviner le château au loin grâce à la perspective dégagée du Grand Canal.

La plaine est tenue au nord par le long rebord boisé du plateau des Alluets-Marly, qui la domine, et au sud par le rebord du plateau de l’Yveline-Hurepoix, qui la surplombe également. Des deux côtés, des coteaux de 50 à 60 mètres d’amplitude délimitent ainsi la plaine en creux, que renforce leur occupation continue par les bois et forêts. C’est la géologie qui permet d’expliquer cette présence continue de l’écrin forestier, dans l’espace et dans le temps. Cette forêt de coteau occupe en effet les sols pauvres que constituent les sables et grès de Fontainebleau, affleurant dans la pente en contrebas des limons et de l’argile à meulière des plateaux. Ce contexte édaphique et le relatif isolement, contribuent à la formation de boisements acidophiles remarquables par leur naturalité. De nombreuses sources alimentées par la nappe perchée favorisent également la présence de boisements humides et de petites zones paratourbeuses comme à Herbeville.

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Aux marges de la plaine, les cultures se diversifient par endroits. Ici du maraîchage vers Crespières, en contrebas de la lisière forestière du plateau des Alluets.

Depuis les coteaux, les vues sur la plaine de Versailles restent relativement peu spectaculaires et rares, du fait de la présence de la forêt, qui couvre les pentes hautes sans discontinuer. Les bordures forestières lisibles et continues contribuent au final à faire de la plaine une plaine-parc.

C’est aussi sur ces marges que l’agriculture de la plaine se diversifie quelque peu, avec quelques prairies pour l’élevage de chevaux, des vergers et du maraîchage, même si globalement les grandes cultures représentent 90% des surfaces cultivées.

- Protéger les horizons boisés de la plaine.
- Aménager des points de vue dominants sur la plaine et sur le domaine de Versailles.
- Encourager la diversité de l’occupation du sol aux marges de la plaine : maraîchage, vergers, prairies.
- Favoriser la présence de structures végétales dans la plaine, adaptées aux grandes cultures.

Un paysage dans le paysage : les vallons du ru de Gally et de ses affluents

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Le Fond de Berthe et le coteau du Bois Saint-Fiacre à Chavenay. Un paysage de vallon dessiné par le jeu de la topographie et à la richesse des structures végétales.

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Les vallons, un paysage dans le paysage, grâce aux plis de terrain et à une occupation du sol plus diversifiée que dans la plaine. Ici une prairie à chevaux sur la pente du val de Gally, à Rennemoulin.

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Le château de Grignon, discrètement niché dans le val de Gally

La plaine de Versailles apparaît globalement plate, à une altitude constante de 120-125 m. Les grandes cultures, dominantes, composent des paysages simples, voire simplifiés, offrant des ouvertures visuelles généreuses qui glissent sans obstacle d’un bord à l’autre de la plaine. Mais, imprimé en creux au sein de cette étendue horizontale, un autre paysage se cache et ne se révèle que lorsqu’on s’en approche pour le traverser ou le parcourir : les vallons du ru de Gally et de ses micro-affluents. Ils dessinent un tout autre monde, aux reliefs souples et élégants, dont l’amplitude, bien que modeste, suffit à abstraire le visiteur du contexte des grandes étendues céréalières de la plaine. Ils composent des perspectives rapprochées et des scènes plus intimes, que souligne une occupation du sol plus diversifiée, où se côtoient par endroits des coteaux secs à pelouses et des fonds humides à prairies. A certaines saisons, ils forment comme une oasis linéaire, dont les verts tranchent avec les tons bruns des terres labourées alentours. Mais cet effet d’oasis est aussi lié à la présence plus dense des arbres, au parcellaire plus petit qui fait varier davantage le paysage, et surtout à l’eau qui agrège à la fois des milieux naturels et des héritages patrimoniaux plus riches qu’ailleurs dans la plaine : fermes, lavoirs, anciens moulins, ponceaux, alignements, voire châteaux et parcs comme celui de Grignon, occupé par INRA, ou celui de Wideville, dans le vallon de Davron.

- Renforcer la spécificité paysagère du vallon de Gally et de ses affluents.
- Préserver les pelouses sèches sur pentes.
- Valoriser les bord de l’eau et installer des sentiers ou circulations douces.
- Conforter le rôle de bio-corridor du ru de Gally comme bio-corridor.

Les traces ténues d’un paysage historique lié à Versailles

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L’ancienne Allée royale de Villepreux, qui prolongeait la perspective du château dans la plaine, sur 5 km pour 90 m de largeur et quatre alignements d’ormes, a perduré jusqu’au XIXe siècle. Il n’en reste aujourd’hui qu’un fragile chemin agricole. Le projet de recomposer l’allée royale est à l’étude depuis plusieurs années.

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Un bosquet isolé dans la plaine, souvenir des anciennes remises de chasses. Vers Rennemoulin/Noisy-le-Roi.

La plaine de Versailles n’est pas qu’un cadre naturel qui prolonge la perspective visuelle du château et du parc de Versailles. Elle a elle-même fait l’objet d’aménagements royaux en étant en partie incluse dans l’ancien Grand Parc des chasses. Quatre types d’aménagements ont contribué à façonner ses paysages ; ils ont aujourd’hui largement disparu, mais il en reste des traces ténues et fragiles :

  • Les allées-perspectives : cinq allées s’étendaient dans la plaine, rayonnant depuis l’Etoile Royale située au bout du Grand Canal. De l’Allée royale de Villepreux, il ne reste qu’un modeste chemin agricole ; les autres ont disparu ou sont devenus des bouts de RD 7 ;
  • Le mur d’enceinte : il fermait le Grand Parc pour contenir le gibier ; des 40 km de longueur, il ne reste que trois petits tronçons, dont l’un à l’état de mur de soutènement au milieu des labours, ainsi que quelques portes ;
  • Les remises : ces bosquets d’arbres, isolés dans les terres agricoles, favorisaient la présence du gibier ; ils ont aujourd’hui quasiment disparu ;
  • Les fermes royales et châteaux : ils ont aussi largement disparu comme les châteaux de Moulineaux, de Val Joyeux et de Pontaly, par exemple, mais quelques éléments ont traversé les siècles :
  • Les sept fermes royales de Voluceau, Grand-Maisons, Val Joyeux, Trou Moreau, Gravier, Rennemoulin, Gally et deux petites fermes plus tardives (Pontaly, Maison Blanche) ;
  • Les trois châteaux, châteaux de Villepreux, de Grand-Maisons et de Ternay ;
  • Quelques traces de moulins dont le moulin de Rennemoulin et le moulin de Mézu ;
  • Deux faisanderies profondément remaniées (de Villepreux et de Bailly/Fontenay).

- Recomposer la cohérence paysagère entre le domaine et la plaine de Versailles,
- S’inspirer des tracés historiques dans une relecture contemporaine au regard des usages actuels.
- Revaloriser le patrimoine historique de la plaine de Versailles.
- Sensibiliser sur site à l’histoire de la plaine.
- Encourager la reprise des anciens bâtiments ou sites (fermes, moulins, faisanderies) pour des activités contemporaines agricoles, agritouristiques ou culturelles.

Bourgs de lisières et bourgs de vallons : deux types de sites bâtis

La présence du bâti est restée assez précise et contribue à la composition paysagère de la plaine de Versailles. Elle s’organise essentiellement sous deux formes : les bourgs de lisières et les bourgs des vallons.

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Une urbanisation de lisière, en marge de la plaine et en contrebas des rebords boisés des plateaux. Ici Plaisir et les Clayes-sous-Bois, en contrebas de la forêt domaniale de Bois-d’Arcy.

Les bourgs de lisières, largement dominants, se sont calés aux marges nord et sud de la plaine de Versailles, en pied de coteaux : Rocquencourt, Bailly, Noisy-le-Roi, Saint-Nom-la-Bretèche, Feucherolles, Herbeville au pied du plateau des Alluets-Marly ; Saint-Cyr-l’Ecole, Fontenay-le-Fleury, Les Clayes-Sous-Bois, Plaisir au pied du plateau de Saint-Quentin-en-Yvelines. Les centres anciens occupent pour la plupart une cote d’altitude proche de 125, qui correspond à une ligne de sources. Préservant les crêtes boisées, l’urbanisation reste ainsi globalement relativement discrète dans le paysage, malgré l’importance qu’elle a pu prendre localement en superficie.

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Thiverval-Grignon, un des cinq villages de vallon, ici dans le val de Gally. Vue depuis les Fontenelles. (Aquarelle Folléa-Gautier)

Les bourgs de vallons, peu nombreux et historiquement modestes, ponctuent le cours du ru de Gally : Rennemoulin, Villepreux, Chavenay, Grignon, Thiverval ; en tête de vallons affluents, se sont développés Davron et Crespières. Là encore, ces positionnements historiques rendent le bâti plutôt discret dans le paysage.

Au final, seuls Fontenay-le-Fleury et Saint-Germain-de-la-Grange font exception à la règle, en s’implantant dans la plaine même, sans appui sur le relief. Mais leurs extensions ont gagné les coteaux. Des transitions telles que des espaces plantés et aménagés spécifiques au contact des espaces urbanisés font souvent défaut. Ces espaces-tampons permettraient de gérer durablement la coexistence de l’activité de gestion agricole et des urbains et rurbains, en offrant à la fois la protection des cultures et la mise à disposition d’espaces-promenades de transition.

- Conforter les centres bourgs et villages et en conserver l’esprit traditionnel.
- Composer des lisières pertinentes au contact des fronts bâtis.

Une pression du développement sensible dans le paysage

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Une densification progressive des tissus bâtis ; ici à Saint-Cyr-l’Ecole (Promenade des Anges)

La plaine de Versailles occupe une position qui la met sous forte pression de développement : elle est enchâssée entre la vallée de la Seine urbanisée et le plateau de Saint-Quentin-en-Yvelines également construit, aux portes de Versailles, à 13 km à vol d’oiseau du Boulevard périphérique parisien, bordée par l’A13 au nord et la RN12 au sud, traversée par l’A12, desservie par le RER C. Ce contexte ne lui a pas permis d’échapper tout à fait à l’urbanisation malgré les mesures de protection prises.

Le développement du bâti a ainsi conduit à fragiliser les espaces de respiration au point de coller les urbanisations de certaines communes entre elles, affaiblissant leur personnalité dans un continuum bâti, et supprimant des corridors biologiques reliant la plaine aux forêts et plateaux adjacents. La pression du développement a favorisé l’étalement urbain et installé des fronts urbains sans transitions avec la plaine.

  • A Saint-Cyr-l’Ecole/Fontenay-le-Fleury : urbanisation blanche de collectifs ; elle reste globalement en pied de coteau boisé, à l’exception notable du quartier de l’Epi d’Or à Saint-Cyr-l’Ecole, qui, développé en crête, casse ponctuellement l’écrin boisé de la plaine présent partout ailleurs ;
  • A Villepreux/les Clayes-sous-Bois/Plaisir : masse blanche des collectifs, formant un continuum bâti sensible dans le paysage, auquel s’ajoute la zone industrielle et commerciale étirée en bord de plaine agricole, entre RD 11 et voie ferrée ;
  • Vers Beynes/Thiverval-Grignon, aux marges ouest de la plaine : urbanisation du Val des Quatre Pignons, lotissement massif d’environ 1 200 logements hérité des années 1970, auquel s’ajoute le lotissement des Chênes (370 logements environ).

Au final, hormis quelques précieuses et fragiles coupures, seul un long linéaire de rebord reste réellement épargné par l’urbanisation, déroulant un magnifique paysage de coteau boisé et agricole de Feucherolles à Herbeville, sur 8 km environ, en contrebas du plateau agricole des Alluets-le-Roi.

- Protéger les espaces de respiration entre les communes.
- Valoriser les parcours et séquences des routes-paysage s’ouvrant sur le grand paysage.

Une fréquentation grandissante pour les loisirs et le tourisme et des expérimentations pour une agriculture adaptée

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Des enfants à vélo sur la route fermée aux voitures pendant les week-ends, entre Fontenay-le-Fleury et Bailly.

Si le parc du château de Versailles et la forêt de Marly, attenants à la plaine, attirent des millions de visiteurs chaque année, la plaine elle-même, habitée par des dizaines de milliers d’habitants sur ses marges, et très proche du cœur de l’agglomération parisienne est également très fréquentée. Grâce à la gestion agricole, elle offre de grands espaces ouverts et des ambiances de « ruralité » parmi les plus proches de Paris, et immédiatement accessibles de Versailles. Plusieurs signes montrent que cette campagne urbaine et périurbaine est en recherche d’un modèle de développement adapté à son contexte :

  • c’est ici que les premières cueillettes à la ferme se sont développées ; la ferme de Gally offre ainsi 60 ha en « libre-service » ;
  • les surfaces fourragères ont augmenté au cours des dernières années, grâce à la création de pensions pour chevaux ;
  • on peut voir, sur les bords du ru de Chèvreloup, des surfaces expérimentales de miscanthus, une graminée productrice de biomasse énergie ;
  • pendant les week-ends, la route de Bailly à Fontenay-le-Fleury est fermée aux voitures et réservée aux piétons et vélos.
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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Un champ de Miscanthus dans le ru de Chèvreloup. Il témoigne de l’expérimentation agricole, qui a toujours prévalu dans le secteur.

Les expérimentations agricoles et les formes d’accueil et de fréquentation du public se multiplient, dans un territoire de production au potentiel agritouristique important, du fait de la proximité de Versailles et de ce nom mondialement connu, synonyme de magnificence et d’excellence. D’après le Schéma d’orientations paysagères et patrimoniales du site classé de la Plaine de Versailles (Direction Régionale et Interdépartementale de l’Environnement et de l’Energie, 2010), dans le seul site classé, 14 exploitations sont déjà positionnées sur ce créneau d’agritourisme et d’agriculture urbaine, pour tout ou partie de leur activité (dont 7 accueils équestres et 6 jardineries). L’Association Patrimoniale de la Plaine de Versailles et du Plateau des Alluets a ainsi pour ambition de faire des 25 communes concernées « un territoire vivant porteur d’innovation » en termes de filières agricoles, d’économie touristique et d’écologie territoriale. Autrefois réputée pour ses messicoles, le territoire héberge encore quelques rares espèces comme la variété ancienne du coqueret (Physalis alkekengi) à Thiverval-Grignon.

- Poursuivre les actions en faveur de la protection des terres agricoles, de leur valorisation économique et de l’accueil du public.
- Promouvoir une agriculture respectueuse de la biodiversité.

 

Carte de l’unité


Bloc diagramme


Communes concernées


Les Alluets-le-Roi Bailly Bazemont Beynes Bois-d'Arcy Chavenay Les Clayes-sous-Bois Crespières Davron Feucherolles Fontenay-le-Fleury Herbeville Mareil-sur-Mauldre Maule Neauphle-le-Château Noisy-le-Roi Plaisir Rennemoulin Rocquencourt Saint-Cyr-l'École Saint-Germain-de-la-Grange Saint-Nom-la-Bretèche Thiverval-Grignon Versailles Villepreux Villiers-Saint-Frédéric