4 - Vallées, vallons, villages

publié le 31 mars 2014 (modifié le 23 mars 2017)

"Dans les Yvelines, beaucoup d'espaces mêlent végétal libre, végétal cultivé et espaces dégagés. L'équilibre est à trouver, c'est une composition."

Yves PÉRILLON
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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Un vallon dans la plaine : rare et précieux espace agricole d’intimité, à protéger et renforcer (Thiverval-Grignon).

Les Yvelines offrent peu de paysages de collines vives, où s’enchaînent les hauteurs et les fonds dans des vallonnements continus : le Vexin offre en partie ce type de paysage, en contrebas des hauteurs boisées et plateaux cultivés, grâce aux rivières de la Montcient et de la Bernon. Dans une moindre mesure, les vallonnements de la Drouette et de la Maltorne présentent également ce type de paysage, à la faveur des successions des 4 vallées : de la Vesgre, de la Maltorne, de la Guéville et de la Drouette. Ailleurs dans le département, les vallées sont clairement individualisées, creusées dans les plateaux. Contrastant avec la simplicité parfois monotone des étendues agricoles ou forestières planes qui les dominent, elles composent autant de havres de diversité paysagère et écologique, attractives pour les promenades et les loisirs.

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Un exemple intéressant de gestion paysagère et écologique de fond de la vallée : pâtures à chevaux dans la Bièvre

- les reliefs favorisent la démultiplication des ambiances et des milieux à échelle resserrée, du plus humide au plus sec, selon la nature des sols et des expositions ;
- les rivières et bords de l’eau composent des sites irrésistiblement attractifs pour la pêche, les promenades, les loisirs en général, par leur fraîcheur et leur intimité ; c’est d’autant plus vrai qu’ils s’enrichissent d’éléments de patrimoine construits, souvent discrets mais de qualité : ponts, moulins, lavoirs, ...
- la présence de l’eau, la diversité complémentaire des sols et les situations abritées offertes ont favorisé la présence des villages. Ils offrent toujours un patrimoine construit de qualité et composent des sites bâtis précis, liés aux lignes des sources, voire par endroits plus spectaculaires (Montchauvet, Chevreuse, Châteaufort…) ;
- l’escarpement des reliefs a souvent éloigné les vallées des grandes infrastructures de déplacement, au profit des étendues aplanies des plaines et plateaux. Des réseaux de transport ferrés traversent néanmoins la Mauldre et la Bièvre et offrent une découverte de leurs paysages.

Quel enseignement tirer de cette valeur ? Comment valoriser le paysage sur cette base ?

Pour beaucoup de ces vallées, l’enjeu reste encore la protection face à l’urbanisation et l’insertion paysagère des constructions ainsi que leur qualité architecturale, les reliefs de la vallée les rendant plus perceptibles au regard qu’ailleurs.
Au cours des dernières décennies, le cadre de vie attractif offert par les vallées est devenu facilement accessible avec la voiture individuelle. Les vallées ont ainsi attiré l’urbanisation diffuse qui a, dans bien des secteurs, colonisé en partie les coteaux et les fonds, jusqu’à fragiliser les espaces naturels de respiration.
Des dispositions de protection ont été en partie prises : pour la Bièvre soumise à très forte pression (site classé) ; pour les autres vallées du Hurepoix et de la Guesle (intégrées dans le Parc Naturel Régional- PNR- de la Haute vallée de Chevreuse et objet de classements et inscriptions en tant que site) ; pour les vallées du Vexin Yvelinois (PNR du Vexin + inscription en tant que site) ; pour une partie du val de Gally, dans la plaine de Versailles (site classé). Ces protections garantissent une vigilance sur la qualité des aménagements mais un enjeu de paysage reste la gestion des ouvertures car certains espaces des vallées sont trop refermés par les arbres (Bièvre) ou à l’inverse presque trop homogènes par les grandes cultures (Val de Gally).
Quant aux autres vallées, elles ne disposent pas de protections particulières malgré leurs qualités paysagères et leur fragilité intrinsèque face à l’allongement de l’urbanisation : Mauldre, Vaucouleurs (seulement site inscrit pour cette dernière), Vesgre, Maltorne, Guéville, Drouette.
Le val d’Orgeval apparaît clairement comme le plus fragile des vallons des Yvelines, malgré son originalité et ses grandes qualités paysagères. Il est moins creusé que les autres, traversé par l’A13 et la RD 113 et « colonisé » en partie par les activités. Ses spécificités agricoles (vergers) sont en déclin et l’enfrichement s’y développe.

Enfin les rives et berges des rivières au sein de ces vallées restent très souvent privées, peu visibles, peu accessibles, sans cheminement possible au fil de l’eau. Néanmoins de jolis exemples de sentiers le long de l’Yvette, du ru des Vaux de Cernay, de la Bièvre et de la Vaucouleurs peuvent servir d’exemple pour encourager à développer les promenades.