2 - De vastes forêts

publié le 31 mars 2014 (modifié le 23 mars 2017)

"Plus on fait de la ville, et plus on a besoin de lieux où l’on peut se poser et souffler, sans avoir à subir des panneaux publicitaires, ni même des panneaux d'interprétation naturalistes qu'on voit arriver un peu partout, et où l’on nous oblige à être dans un livre d'histoire naturelle, à voir de telle façon."

Alain FREYTET
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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Immensité forestière aux portes de l’agglomération parisienne : la forêt de Rambouillet vue depuis Rochefort-en-Yvelines.

Les forêts couvrent encore le tiers des Yvelines. Leur superficie de 73 000 ha, très importante pour un département dans l’orbite directe d’une des grandes métropoles mondiales, est liée à la nature des sols mais elle est surtout le fait de l’histoire. La vocation de villégiature du département a contribué à dessiner les paysages départementaux, en préservant à travers les siècles de grands pans de l’antique forêt d’"Yveline" pour les besoins des chasses royales, dessinant les massifs par des perspectives d’allées rectilignes et des carrefours en étoiles. On retrouve aujourd’hui ces grands massifs essentiellement au sud avec Rambouillet. Mais le nord du département est également bien pourvu avec les forêts de Saint-Germain-en-Laye, Marly au nord-est, de Moisson et Rosny-sur-Seine au nord-ouest. Ailleurs, l’aspect boisé du département est lié au continuum des coteaux arborés qui courent partout aux limites des plateaux, des plaines et des vallées. En composant les horizons des plaines et des plateaux agricoles comme des villes et des villages, c’est donc tout le département qui est lié, de près ou de loin à sa forêt.

"L’on découvre depuis le haut de la tour du château de la Madeleine un paysage quasiment intact : ça, c'est le miracle des Yvelines, aux portes de Paris."

Alain SCHMITZ

La valeur des forêts n’est pas seulement économique. Aux portes de Paris, aux portes des grandes villes du département, au sein du Grand Paris, elles jouent le rôle de poumons verts, dont la valeur écologique et sociale est essentielle : à la fois réservoirs de biodiversité, productrices d’oxygène, régulatrices du climat, gardiennes des eaux, elles sont aussi, grâce à leur statut public exceptionnellement important en surface, des territoires d’évasion accessibles à tous, des espaces d’aération du corps et de l’esprit indispensables et extrêmement prisés. 11 millions de visiteurs parcourent la forêt de Rambouillet chaque année, soit deux à trois fois le nombre de visiteurs du château de Versailles, un des monuments pourtant les plus visités au monde (Selon une étude de1999 du CREDOC, Centre de Recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de Vie).

Quel enseignement tirer de cette valeur ? Comment valoriser le paysage sur cette base ?

Aujourd’hui, l’enjeu pour les forêts des Yvelines tient à la protection de leurs lisières, extrêmement précieuses pour les paysages et pour la biodiversité, mais aussi très prisées pour l’habitat ; il tient aussi dans la valorisation écologique et culturelle des massifs, facteur de diversification et d’enrichissement des ambiances forestières et des milieux : futaies régulières, taillis, taillis-sous-futaies, futaies irrégulières et jardinées, chênaies, pinèdes, forêts humides, zones humides ouvertes, mares, étangs, rigoles et fossés, chaos rocheux, prairies pâturées, pelouses naturelles, clairières, landes sèches, …