Un territoire de villégiature ancien, démocratisé par le train

publié le 8 janvier 2015 (modifié le 11 décembre 2015)
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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

L’ancien hôtel de la Plage, sur les bords de Seine d’Aubergenville

Terre de villégiature depuis la Renaissance, les Yvelines ont accueilli un nombre considérable d’écrivains, de peintres et autres artistes. Le phénomène s’est en particulier accentué au XIXe siècle avec la création du train, qui a rendu accessible la Seine et la campagne Yvelinoise depuis Paris. Émile Zola à Médan, Alexandre Dumas à Saint-Germain-en-Laye et au Port-Marly, Guy de Maupassant et Tourguéniev à Bougival, Jean Cocteau à Maisons-Laffitte, Colette à Montfort-l’Amaury, Anaïs Nin à Louveciennes, Louis Aragon et Elsa Triolet à Saint-Arnoult-en-Yvelines, Robert Merle au domaine de La Malmaison à Grosrouvre, Paul Fort à Gambaiseuil (mais aussi Grosrouvre et Triel-sur-Seine), …, sont quelques-uns des écrivains qui ont puisé dans leurs maisons, dans leurs jardins et dans le paysage des Yvelines une part de leurs inspirations. Aujourd’hui, la « Route des écrivains » permet de découvrir certaines retraites de ces auteurs : le château extravagant de Monte Cristo à Port-Marly, la maison de Marguerite Duras à Neauphle-le-Château, de Zola à Médan, le moulin de Villeneuve à Saint-Arnoult-en Yvelines (Aragon et Elsa Triollet), etc. Dans la Haute vallée de Chevreuse, le chemin Jean Racine nous fait remonter plus loin dans le temps. Il relie le site du château de la Madeleine aux Granges de Port-Royal-des-Champs. Son parcours est rythmé par sept bornes reprenant les vers de Racine, élève de Port-Royal.

Les parcs et les jardins

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Les jardins du château de Versailles, maquette présentée au château

Les parcs et les jardins des Yvelines expriment une représentation rêvée du monde dans des registres merveilleusement divers et contrastés, du plus grandiose et géométrique au plus romantique et irrégulier, en passant par le plus fantaisiste et imaginatif, jusqu’à être peuplés de fantasques folies, de puissants jets d’eau, d’étranges sculptures ou d’une profusion de fleurs. On peut les classer en sept types :

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Les jardins de Marly-le-Roi et leur parterre vers la Seine, vus depuis l’emplacement du château disparu

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Les jardins du château de St-Germain-en-Laye.

• les parcs et jardins réguliers : le domaine de Versailles (815 ha), le domaine de Marly, le domaine de Saint-Germain-en-Laye, le domaine de Rambouillet (partie des 150 ha), le parc du château de Breteuil (Achille Duchêne, 75 ha, Chevreuse), le parc du château de Dampierre (Le Nôtre, Dampierre-en-Yvelines), le parc de Pontchartrain… ;
• les parcs et jardins irréguliers : le hameau de Marie-Antoinette (Versailles), le Désert de Retz (40 ha dont 20 accessibles, Chambourcy), le parc Balbi (Versailles), le domaine de Madame Elizabeth (Versailles), le parc du château de Groussay (Montfort-l’Amaury), le domaine de Monte Cristo (3 ha, Port-Marly), le domaine de Coubertin (80 ha, Saint-Rémy-lès-Chevreuse), le parc Meissonnier (12 ha, Poissy), le domaine de Rambouillet (partie des 150 ha), les parc et jardins du château de Mallet (paysagistes Berthault, Bühler, Jouy-en-Josas), le parc du château de Vaux-sur-Seine (sculpteur Marochetti, Vaux-sur-Seine), le parc de l’Oseraie et le parc du Sautour (les Mureaux), … ;
• les parcs et jardins naturels et forestiers : l’espace Rambouillet (dont 180 ha de « forêt sauvage », Rambouillet), le parc départemental de la boucle de Montesson (130 ha à terme, Montesson), le parc du château de Sauvage (36 ha) ;
• les parcs et jardins botaniques : l’arboretum de Chèvreloup (200 ha, Rocquencourt), l’arboretum de Grignon (0.8 ha, Thiverval-Grignon), … ;
• les parcs et jardins de loisirs : Parc animalier de Thoiry (150 ha sur les 380 du domaine), France Miniature (5ha, Elancourt), golfs, … ;
• les parcs et jardins urbains : Aigue-Flore (La Falaise), jardins des Gogottes (sculptures, 1ha, Guyancourt), Parc des Coudrays (paysagiste Corajoud 1974, 10ha, Elancourt), jardin Yili (1ha, Saint-Rémy-l’Honoré), parc des sources de la Bièvre (60 ha, Guyancourt), jardin du musée Maurice Denis (Saint-Germain-en-Laye), … ;
• les parcs et jardins agricoles : le Potager du Roi (9 ha, Versailles), une partie du Domaine de Versailles (avec les pâturages à moutons, les champs de maïs, …).

Aujourd’hui, au-delà de leur protection, ces fragiles créations humaines que sont les parcs et les jardins voient leur destin lié aux capacités de restauration et de gestion. La tempête de 1999, qui a touché non seulement le domaine de Versailles mais aussi de nombreux autres parcs, au-delà des douloureuses disparitions d’arbres vénérables, a brutalement remis la question sous les feux de l’actualité.

Mais d’autres enjeux les concernent, notamment deux qui intéressent les paysages et l’aménagement du territoire dans les Yvelines : la préservation des relations avec le grand paysage, et la création de grands paysages parcs « agri-urbains ».