Quels sont les objectifs de l’Atlas des paysages ?

publié le 26 juillet 2016 (modifié le 19 octobre 2016)

Les Yvelines composent un territoire de rencontres paysagères, facteur de diversité. Cette merveilleuse richesse n’est pas que naturelle ni seulement issue de l’alchimie subtile des éléments. Elle est aussi profondément culturelle, inscrite dans l’histoire et les pratiques des Yvelinois, profondément attachés à leur « pays » : quartiers urbains, villages, forêts, bords de Seine, etc. Cette richesse n’est pas non plus éternelle ni acquise pour toujours : face aux multiples pressions qui se font jour, ce bien commun qu’est le paysage, précieux et fragile, peut très rapidement être dilapidé par ignorance ou par intérêts particuliers. Il a considérablement évolué au cours des 100 et surtout des 60 dernières années, pour le meilleur ou pour le pire. Dans les Yvelines, le paysage se construit chaque jour, par chacun, au travers d’actes d’aménagement réfléchis, dans la perspective d’un développement durable. Une immense entreprise culturelle, déjà engagée, est à renforcer pour porter ce désir de paysage de façon consciente et partagée. L’Atlas des paysages est une pierre apportée à cet édifice.

Mieux connaître les paysages

L’Atlas départemental des paysages s’inscrit dans la politique nationale menée par le Ministère de l’écologie (MEDDE) depuis de nombreuses années pour que, progressivement, chaque département dispose d’un atlas de paysage. Il répond à la demande de la Convention Européenne du Paysage, entrée en vigueur en France le 1er juillet 2006, qui prévoit un engagement d’identification et de qualification des paysages :

« Chaque Partie s’engage :
à identifier ses propres paysages, sur l’ensemble de son territoire ;
à analyser leurs caractéristiques ainsi que les dynamiques et les pressions qui les modifient ;
à en suivre les transformations ;
à qualifier les paysages identifiés en tenant compte des valeurs particulières qui leur sont attribuées par les acteurs et les populations concernés. »

L’Atlas a pour objectif de mettre à disposition de chacun une connaissance précise des paysages du département, qui doit nourrir les politiques qualitatives d’aménagement du territoire conduites par les différents acteurs. Il a aussi pour ambition d’être suffisamment précis, concret et illustré pour nourrir les façons de « faire » dans les actions quotidiennes entreprises par les services techniques, les entreprises privées mais aussi les habitants, également acteurs du cadre de vie.

Agir individuellement

Le paysage est bien une affaire de culture. Il est l’expression la plus visible de la relation des hommes à leur environnement. C’est par ignorance ou facilité que les actions de transformation du territoire, quelles qu’elles soient, ignorent le contexte dans lequel elles sont appelées à s’inscrire. S’inscrire dans un paysage, pour une route, un quartier, une extension de ville ou de village, une maison, un équipement, c’est déjà connaître et reconnaître l’existant : identifier les valeurs qui le composent pour les reprendre à son compte, les intégrer dans la conception et poursuivre ainsi l’œuvre de construction d’un cadre de vie agréable et durable. Dans un territoire largement modelé par les hommes, profondément humanisé, même dans les secteurs qui paraissent « naturels » comme les forêts, on ne part jamais d’une page blanche. Le paysage est là, constitué, capable d’évoluer - c’est sa nature -, mais porteur aussi d’une personnalité qui fait de chaque site un cas particulier qui mérite cette attention à l’existant. L’Atlas, dans sa meilleure acception, a vocation à être source d’inspiration pour agir à bon escient.

Agir collectivement

Le paysage est aussi une affaire de culture partagée. Il n’est la préoccupation principale de presque personne, mais est le produit dérivé d’un grand nombre d’actions menées par beaucoup de monde. L’État, la Région, le Département et les collectivités locales, qui réglementent, investissent et subventionnent dans les domaines de l’économie, du logement, de l’environnement, des infrastructures, de l’énergie et des équipements, le maire qui étend sa commune et qui l’aménage, l’habitant qui dépose son permis de construire, qui repeint ses volets ou qui refait sa clôture, l’agriculteur qui produit, l’entrepreneur qui s’implante, l’ingénieur et le technicien qui redessinent la route ou le cours d’eau, les associations qui prennent part aux débats et influent sur les décisions, …, sont chacun responsable de la qualité du cadre de vie. La construction d’un regard partagé sur la qualité du territoire aide à agir, évite les blocages et les confrontations souvent caricaturales entre « protecteurs » et « aménageurs ». Il passe par la mise à disposition d’une connaissance précise là encore accessible à tous. C’est bien la vocation de l’Atlas que de contribuer à construire ce regard.

Au-delà de la mise à disposition d’une connaissance, l’Atlas a ainsi également vocation à préparer un projet d’avenir pour la qualité du territoire, qui oriente les actions, les harmonise et leur donne sens : une contribution à la construction d’une vision d’avenir et non plus seulement d’un regard.

Pour cela, l’Atlas a vocation à préparer la définition d’objectifs de qualité paysagère et leur mise en œuvre, tels que le prévoit la Convention Européenne du Paysage.

Extrait de la Convention Européenne du Paysage :

Objectifs de qualité paysagère

Chaque Partie s’engage à formuler des objectifs de qualité paysagère pour les paysages identifiés et qualifiés, après consultation du public conformément à l’article 5.c.

Mise en œuvre

Pour mettre en œuvre les politiques du paysage, chaque Partie s’engage à mettre en place des moyens d’intervention visant la protection, la gestion et/ou l’aménagement des paysages ».