Les falaises et les pelouses sèches

publié le 13 novembre 2014 (modifié le 8 janvier 2015)

Les coteaux sur craie, surtout lorsqu’ils sont abruptes, hébergent des milieux naturels parmi les plus reconnus pour leur biodiversité. La rudesse des conditions d’exposition et de sols facilite le maintien de formations végétales ouvertes. Les pelouses calcicoles possèdent des cortèges impressionnants d’espèces très typiques. Autrefois ces pelouses étaient en partie pâturées par les ovins. A long terme, ces milieux peuvent être menacés de « fermeture ».

La biodiversité des pelouses calcicoles : en savoir plus
Les pelouses calcicoles comptent de nombreuses orchidées comme l’orchis mouche (Gymnadenia conopsea) et l’ophrys araignée (Ophrys aranifera) et d’autres espèces rares. Sur les écorchés et les pinacles rocheux, les conditions deviennent encore plus restrictives. Ceux-ci peuvent accueillir des espèces d’affinité steppiques comme le stippe penné (Stippa pennata) ou méridionales comme l’astragale de Montpellier (Astragalus monspessulanus). La phase de recolonisation débute par des ourlets basophiles* riches en espèces remarquables comme la spirée filipendule (Filipendula vulgaris), se poursuit par le prébois calcicole avec des arbustes typiques tels que le genévrier, pour aboutir à la chênaie pubescente évoquée plus haut. Une faune spécifiques aux pelouses calcaires peut être observée notamment chez les reptiles et les orthoptères (criquets, sauterelles et grillons) ou encore chez certains oiseaux comme la pie grièche.
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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Coteau calcaire à Crespières

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

Au centre, le coteau calcaire de Crespières offre l'aspect d'un milieu ouvert non cultivé

La répartition de ces milieux suit les affleurements calcaires sur coteaux. Les complexes de pelouses les plus importants se situent en limite nord-ouest du département, sur les coteaux des méandres de la Seine, notamment sur la commune de Gommecourt. Ces sites sont le prolongement des coteaux de la Roche-Guyon qui préfigurent les paysages normands du crétacé. D’autres pelouses moins xérophiles sont réparties le long des vallées secondaires sur la vallée de Vaucouleurs et de la Mauldre, notamment à la hauteur de Beynes et de manière plus sporadique, sur les marges du Gâtinais et la vallée de la Gueville.

Les basses terrasses de la vallée de la Seine offrent des terrains très drainants. Il s’y développe des pelouses sableuses typiques. Celles-ci peuvent être plus ou moins décalcifiées, ce qui entraîne une diversité remarquable. Ces milieux devenus très rares ont été la plupart du temps modifiés soit par l’urbanisation soit par l’exploitation de carrière.

Les pelouses les mieux conservées se situent dans les grandes boucles de Moisson et de Guernes et à l’amont dans des contextes plus précaires (Epône, forêt de Saint-Germain-en-Laye …).

La biodiversité des pelouses sableuses : en savoir plus
Les basses terrasses sableuses sont dominées par des associations xériques comme les pelouses à koelerie grêle (Koeleria macrantha) avec l’armérie des sables (Armeria arenaria) mais également des cortège d’annuelles remarquables comme le trèfle rude (Trifolium scabrum) ou la vesse fausse gesse (Vicia lathyroides) . Les milieux ouverts offerts par ces pelouses sont propices à l’accueil d’une avifaune rare et typique comme l’oedicnème criard.
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Pelouse sèche au sein de la forêt de Saint-Germain-en-Laye

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Pelouse sèche sur ancienne gravière de la boucle de Moisson

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© 2014 Agence B. Folléa - C. Gautier paysagistes urbanistes / DRIEE-IF / Conseil Général des Yvelines

L'orpin élégant, typique des pelouses sèches dans la boucle de Moisson