Une diversité de situations
<quote|legende=Le cortège végétal se diversifie dans des forêts qui sont puissantes. Ces chênes de la forêt de Rambouillet, ces taillis de charmes... On a une grande variété du fait que les alluvions et les colluvions se mélangent, on a parfois des sables, et parfois des terres très argileuses. Il y a vraiment une mosaïque de milieux qui entraîne une mosaïque dans le cortège végétal. Dans les villages, on a eu une façon assez habile de créer des fruitières, des trames et des mails de tilleuls taillés qui viennent prendre en relais cette diversité végétale, se l'accaparer, la transformer.|auteur=Alain FREYTET >
Même si, au sein du territoire, l’extension des sables de Fontainebleau se traduit par une dominante de milieux acidophiles* et hygrophiles*, la forêt yvelinoise offre une diversité de situations engendrant une série de milieux ou d’habitats* remarquables. Cette diversité découle non seulement de la nature du sol, de sa pente et de son régime hydrique, mais aussi de son histoire, de sa gestion et de ses dimensions
Grâce à son étendue, la forêt de Rambouillet offre des espaces de tranquillité relativement continus. Cela en fait un réservoir de biodiversité exceptionnel.
Pour autant, ce que nous désignons comme espace naturel reste sous une certaine emprise humaine y compris pour ce que nous estimons le plus sauvage. Toutes les forêts ne se ressemblent pas, en particulier du point de vue de leur naturalité. Le massif de Rambouillet n’y échappe pas. Sans s’étendre sur la disparition des grands prédateurs comme le loup et le lynx, il reste en grande partie un espace exploité pour le bois et aménagé en conséquence. Certaines pratiques comme l’enrésinement (plantation de résineux) ou des coupes à blanc ont un impact à long terme très important sur le paysage forestier. Elles conduisent à une artificialisation notable en introduisant des essences exogènes* et en homogénéisant durablement les peuplements. Là où une forêt « naturelle » présente des arbres de tous les âges en mélange, y compris de très vieux arbres ainsi que des troncs en décomposition, les forêts intensivement exploitées s’apparentent plutôt à des « champs d’arbres ». L’impact de cette simplification peut se transmettre aux sous-bois en favorisant l’extension de certaines espèces qui deviennent dominantes. Des modes d’exploitations et de gestions plus doux ou intermédiaires et attentifs à la biodiversité sont de plus en plus pratiqués ne serait-ce que ponctuellement en introduisant, par exemple, des « îlots de vieillissements » permettant l’avènement de très vieux arbres.
L’aménagement des forêts est aussi perceptible à travers les grandes allées, chemins ou drèves la sillonnant. A condition qu’il ne soit pas trop dense, ce réseau peut aussi avoir des effets positifs en favorisant les ourlets herbacés typiques des lisières ou des milieux semi-fermés.
Ainsi, la biodiversité peut être influencée par le mode d’exploitation. La composition et l’architecture de la forêt se répercutent sur les paysages que l’on peut apprécier.