Les zones humides
« Zone humide » est un terme générique désignant des milieux inondés ou gorgés d’eau. L’eau n’y est pas forcément libre ou visible, néanmoins, les espèces végétales qui s’y développent, sont suffisamment caractéristiques pour permettent d’identifier le caractère humide des sites.
Parmi les plus emblématiques des Yvelines, figurent les zones humides oligotrophes*. Celles-ci sont en effet pratiquement toutes réparties sur la vaste emprise des sables de Fontainebleau, essentiellement dans le massif de Rambouillet et sur les buttes des Alluets, de Villennes et du Vexin. Par suite, la grande majorité d’entre elles sont contiguës aux boisements humides dont il été a été question précédemment en particulier des tourbières boisées.
<quote|legende=On a des motifs intéressants dans les petits milieux humides comme la mare, qu'on retrouve dans de nombreux lieux. Ce sont souvent des mares qui servaient à nettoyer les tombereaux, travaillées de meulières, et elles peuvent être actualisées pour en faire un outil contemporain de construction. Il ne s'agit pas de faire de la renaturation pour la renaturation. Mais se servir de ces motifs de renaturation, pris dans des motifs traditionnels pour en faire des outils de modernité qui répondent à tout un tas de choses... On est bien lorsqu’on est à côté de l'eau. |auteur=Alain FREYTET >
Concernant les milieux en eau, on compte les mares intraforestières oligotrophes hébergeant parfois l’utriculaire (Utricularia vulgaris), curieuse espèce flottante dont le pédoncule dressé porte une petite fleur jaune.
L’étang de Saint-Quentin, situé sur le plateau de Trappes, présente un cas remarquable de milieu naturel s’étant développé à partir d’une création artificielle aménagée au XVIIe siècle pour alimenter en eau le château de Versailles.
Une autre situation limite s’observe à contrario à la base des sables de Fontainebleau. En bas de pente, affleurent les marnes et les argiles vertes induisant des zones humides mais dans des conditions plus calcaires. Il s’agit d’habitats de « bas-marais alcalins » à jonc noueux (Juncus subnodulosus).
Les habitats qui viennent d’être évoqués font partie d’une nature relativement exceptionnelle Ces milieux, pour la plupart peu transformés, sont liés à une masse d’eau ayant en grande partie conservé sa qualité.
Le réseau de zones humides compte aussi un ensemble d’habitats affiliés à des conditions plus eutrophes*. Il peut aussi avoir été modifié par des transformations opérées sur le réseau hydrographique. Sur le territoire, ces situations sont beaucoup plus courantes. Toutefois, dans bien des cas, ces habitats souvent productifs, conservent des fonctionnalités écologiques importantes, notamment pour la faune.
Avec sa majesté fluviale, la vallée de la Seine compose un corridor biogéographique important. Les transformations effectuées à partir du milieu du XIXe ont été puissantes. La canalisation a consisté à étager le cours du fleuve en biefs, ce qui a eu pour conséquence un ennoiement privant les cortèges de zones humides de leur extension lors des basses eaux estivales. Aussi, la mise en place de barrages devient problématique pour les poissons migrateurs notamment pour le saumon atlantique. Les aménagements de berges sur les parties les plus urbanisées, une régularisation des crues et une navigation de plus en plus puissante ont souvent eu raison de la richesse des habitats fluviaux.
Vers la fin du siècle précédent, une amélioration de la qualité de l’eau favorise la vie aquatique avec le retour des herbiers et de la faune piscicole. La Seine, qui reste un hydrosystème très dynamique, recèle encore quelques milieux originaux y compris dans ses secteurs les plus urbains comme au Pecq et à Port-Marly.
La vallée de la Seine forme dans son ensemble un couloir biogéographique stratégique pour les espèces aquatiques et migratrices. Au-delà du cours principal, les « annexes fluviales » représentent un important réservoir de biodiversité. Aux noues et bras morts découlant de la topographie originelle s’ajoutent les nombreux plans d’eau résultant de l’exploitation des sables. Certains ont pu devenir des espaces naturels à part entière, hébergeant des espèces sensibles, comme par exemple le « bout du monde » sur la commune d’Epône où subsiste des populations de potentilles couchées (Potentilla supina), une annuelle rare des grèves exondées.
On notera que la majorité des grandes étendues d’eau du territoire résultent de créations humaines. Ainsi, les grandes roselières comme en héberge l’étang de Saclay sont assez rares sur le territoire et restent affiliées à des sites artificiels. De nombreux autres aménagements hydrauliques tels que des étangs et des bassins de rétentions, disséminés sur le territoire, peuvent accueillir des petites zones humides fonctionnelles à conditions d’offrir des zones de faibles profondeurs et de ne pas être défavorisées par une maintenance excluant la présence des milieux spontanés.