Les grands ensembles géologiques et paysagers

De l’histoire géologique du tertiaire parisien, résulte une alternance de terrains meubles, argiles ou sables et de couches dures principalement du calcaire. Ces dernières déterminent de grandes surfaces structurales emboîtées comme un jeu de carte, selon un léger pendage déclinant vers le sud. Moins stables, les terrains meubles ont tendance à affleurer sur des pentes plus ou moins douces.

La plateforme Stampienne

Plus des deux tiers de la partie sud des Yvelines sont occupés par l’assise stampienne, soit la plus récente. Le cœur de cette plateforme est constitué par la formation des sables de Fontainebleau dont l’épaisseur peut atteindre une soixantaine de mètres. Celle-ci est surmontée par une mince formation protectrice constituée de meulière de Montmorency provenant de l’altération des calcaires d’Etampes. S’étendant d’abord de manière continue depuis la Beauce jusqu’au massif de Rambouillet et à l’Hurepoix celle-ci finit par disparaître vers le nord, dévoilant les faciès d’érosions sinueux des pentes sableuses.

Des fragments de cette plateforme subsistent ponctuellement au gré des plissements d’orientation sud-est/nord-ouest. Elle engendre les fameuses « buttes témoins », d’échelles très variables, mais dont les plus importantes sont les buttes des Alluets-Marly, de Thoiry et du Vexin. Cette masse de sable détermine une vaste nappe perchée retenue par la formation des argiles vertes au niveau desquels s’écoulent de nombreuses sources. C’est pourquoi les noyaux des villages anciens, greffés sur ces sources, occupent des altitudes précises dans les flancs des pentes : par exemple 125 m tout autour du plateau des Alluets-Marly.

De cette entité géologique Stampienne découle en partie la très grande extension des « horizons forestiers », rendus d’autant plus visibles par la continuité des coteaux sableux. En partie ouest, la forêt de Rambouillet se développe sur les sables de Fontainebleau et les dépôts des sables éoliens. Partiellement recouvert par les limons éoliens, le plateau offre un paysage ouvert de grandes cultures notamment sur la Beauce et le plateau de Saclay.

Les plateformes bartonienne et lutétienne

Sous les assises stampiennes, à la faveur des vallées secondaires, apparaissent deux surfaces structurales successives. La première relativement fine, est constituée par le calcaire de Saint-Ouen (Bartonien) souvent encore surmonté de marnes ludiennes. Erodée, elle cède la place aux calcaires du lutétien, plus épais. Ces plateformes trouvent leur plus grande extension dans le Mantois, la plaine de Versailles et, dans une moindre mesure, à l’approche de la Vallée de la Seine ainsi que de dans la vallée de la Vesgre et au pied des buttes du Vexin.

Cette entité détermine un ensemble de plaines et plateaux intermédiaires généralement cultivés mais accueillant parfois un parcellaire relativement varié. A l’approche des coteaux surplombant la Vallée de la Mauldre et de la Seine s’observe le développement des vergers notamment sur les marnes ludiennes. Ils ont toutefois tendance à disparaître au profit de l’urbanisation. Sur forte pente, les coteaux peuvent héberger des pelouses calcaires ainsi que de belles continuités boisées sur la Seine, comme en amont à Bougival ou sur le Vexin à Triel, mais également sur la Vaucouleurs et la Mauldre.

Les terrasses alluviales de la Seine

La vallée de la Seine constitue une grande entité reposant sur des alluvions plus ou moins récentes. Les basses terrasses se prêtent au développement de l’urbanisation et à l’exploitation des sables et graviers. Elle conserve néanmoins des espaces de grande culture tandis que sur les terrains drainants, les moins fertiles, subsistent des boisements et parfois des reliquats de pelouses sèches. Les hautes terrasses aux sols ingrats hébergent de grandes forêts (Forêt de Saint-Germain-en-Laye, Bois du Chesnay) contribuant au charme des grands paysages Yvelinois.

Les soubassements crétacés

La craie du Crétacé apparaît au pied des coteaux de la vallée de la Seine, au niveau des Mureaux. D’abord imperceptible, son épaisseur va croissante vers l’ouest, préfigurant les paysages de la Haute Normandie. Cette entité devient particulièrement manifeste à partir des Carrières de Guerville découvrant une impressionnante falaise d’une quarantaine de mètres de haut.

S’accroissant vers l’aval, le Crétacé englobe le plateau et les vallons de la forêt de Rosny. Des pinacles blancs remarquables éclairent le long coteau boisé de la Roche-Guyon, qui compose l’horizon de la boucle de Moisson.

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