Densités urbaines et respirations
Avec plus d’1,4 millions d’habitants en 2008, les Yvelines ont vu leur population doubler en 40 ans et quintupler en 100 ans.
Aujourd’hui, si les constructions couvrent 30% de la superficie, la pression d’urbanisation liée à la proximité de Paris se ressent partout sur le département. Mais elle prend des formes distinctes selon les secteurs.
En première approche, trois grands secteurs d’urbanisation se distinguent :
- La proche banlieue parisienne
Une partie de l’urbanisation Yvelinoise se situe dans la continuité de la tache urbaine de Paris, prolongeant celle des Hauts-de-Seine. Elle court jusqu’à Maisons-Laffitte/Saint-Germain-en-Laye/Marly-le-Roi dans la vallée de la Seine, jusqu’à Versailles-Vélizy-Villacoublay plus au sud et concerne même Chevreuse par la vallée de l’Yvette essonnienne ; la continuité est principalement héritée de la pression de l’urbanisation du XXe siècle ;
- La vallée de la Seine
Une immense queue d’urbanisation se dessine dans la large vallée de la Seine, jusqu’à Mantes-la-Jolie ; elle s’est également formée au XXe siècle, à la faveur de l’amélioration des transports : la création des lignes ferroviaires de part et d’autre de la Seine, et les travaux de « canalisation de la Seine ». L’ensemble a conduit au développement des activités industrielles et de l’habitat qui y était lié ;
- La ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines
Une autre queue d’urbanisation épaisse se dessine avec la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvelines, jusqu’à Plaisir à l’ouest et Coignières/le Mesnil-Saint-Denis au sud d’Elancourt ; elle est récente, engagée à partir de 1970.
Ces trois grands secteurs correspondent à des processus d’urbanisation, à une histoire et à des paysages urbains distincts, détaillés dans les pages qui suivent.
Au sein des trois secteurs, une série de grands espaces de nature constitue une fragile mais sensible interruption du continuum urbain : la forêt de Saint-Germain-en-Laye, les espaces agricoles et boisés du plateau des Alluets-Marly, la plaine de Gally et le parc du château de Versailles, le plateau de Saclay, la vallée de la Bièvre ;
On retrouve ces types d’espaces de respiration ailleurs autour de Paris à la même distance du cœur de la capitale : plaine de Pierrelaye, forêt de Montmorency et plaine de France au nord, triangle vert (Saulx-les-Chartreux/Marcoussis), forêt de Sénart au sud, bois de Notre-Dame et de Ferrières, et plaines du Morbras et du Réveillon à l’est. Ils correspondent aux plus proches espaces de la ceinture verte de Paris, définie par la Région Ile-de-France (AEV, IAURIF) en 1982.
Hors des trois grands secteurs évoqués ci-dessus, sur près des trois-quarts du département, l’urbanisation reste discontinue, même si les villages grossissent en bourgs et en villes au point de menacer les coupures et espaces de respiration.